Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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Emile Biasini, Shadoks et Grands Travaux

Publié le 6 juillet 2011 par

Disparition d’un grand commis des politiques culturelles.

biasini.jpg « La Maison des Cultures du Monde salue respectueusement et avec reconnaissance la mémoire de son ami et Président de 2000 à 2007. » C’est en ces termes que l’ONG a annoncé le décès et salué Émile Biasini (1922), ancien secrétaire d’État chargé des Grands Travaux du président François Mitterrand, disparu samedi 2 juillet. Hommage de Frédéric Mitterrand, ministre de la culture : « Émile Biasini fut à la fois un grand administrateur et un authentique visionnaire (…). Son nom restera lié à des réalisations qui ont façonné en profondeur notre paysage culturel« .

De cette vie de 88 années, resteront comme images publiques le collaborateur d’André Malraux aux Affaires culturelles dans cette génération de fonctionnaires que l’on surnomma « les hussards du ministère« , et l’homme chargé dans la décennie 1980 de la conduite des travaux présidentiels . Président du Grand Louvre en 1982, cet esprit libre milita activement pour le choix de l’architecte sino-américain Pei et sa Pyramide controversée. François Mitterrand le surnomma « le Bulldozer du Louvre ». Il se sera également coltiné, de 1988 à 1993, au dossier complexe et polémique de la Très Grande Bibliothèque. Bref, « une abeille et un architecte » des politiques publiques culturelles selon l’hommage de Frédéric Mitterrand.

Les Shadoks et la chasse aux sorcières

Emile Biasini c’est aussi l’histoire de la fonction publique coloniale et de la décolonisation : Diplômé de l’École nationale de la France d’outre-mer, il fut notamment directeur de cabinet de Charles-Henri Bonfils, gouverneur de Guinée. Il se trouve d’ailleurs au Tchad lorsqu’on lui propose de venir travailler pour le ministre écrivain André Malraux. Conseiller technique dès 1960, aux premières loges de la création du ministère de la culture, il fut à partir de décembre 1961, directeur du théâtre, de la musique et de l’action culturelle. Il mettra en place les fameuses Maisons de la culture, avant de tirer sa révérence et d’être nommé « délégué interministériel pour la télévision en couleurs », puis directeur de la télévision à l’ORTF en septembre 1967. C’est à ce haut fonctionnaire que l’on doit d’avoir imposé sur la deuxième chaîne, le dessin animé de Jacques Rouxel,  » Les Shadoks », qui fit sensation et polémiques dans une France qui s’ennuyait . Après mai 68, Emile Biasini démissionne en juin 1968, protestant contre la « chasse aux sorcières » tout azimuts qui frappe l’ORTF (Office de Radio-Télédiffusion française).

Le grand commis de l’Etat sera repêché par le ministère de l’Économie et des Finances, et notamment de 1970 à 1985, grâce à un coup de pouce de Jacques Chaban-Delmas, présidera de la mission interministérielle pour l’aménagement de la côte aquitaine. Emile Biasini fait partie de ces générations de hauts fonctionnaires qui ont bâti au sens propre comme au figuré la politique culturelle de l’après-guerre.

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