Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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#24h #Desperate Housewives #Docteur House #France 3 #La Revue Internationale des Livres et des idées #Plus belle la vie

Il alerte sur les dangers de Plus Belle La Vie

Publié le 10 juillet 2009 par

La philosophie s’intéresse aux séries télés et à leurs ressorts éthiques cachés. Aux yeux de Thibault de Saint-Maurice, Desperate Housewives-Schoepenhauer : même combat !

Plus Belle la vie ? Bienvenue dans l’enfer du «  Tu dois tout me dire  », et du «  lien interpersonnel  » pour Stéphane Chaudier, spécialiste de Proust.

Desperate Housewives
Desperate Housewives
Thibault de Saint-Maurice, professeur de philosophie de 29 ans et enseignant à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), a défrayé la chronique éducative et médiatique, en publiant un intéressant opuscule de philosophie dédié aux séries télévisées américaines. Il certifie avoir extirpé ses élèves de la somnolence en prenant appui sur Docteur House : «  En prenant l’exemple du héros, j’ai pu expliquer ce qu’était une hypothèse, un raisonnement, un test expérimental  ».

«  Philosophie en séries  », qu’il vient de publier, traite ainsi des grands thèmes du programme de terminale.

bauer.jpg Ainsi «  Desperate Housewives  » constitue un excellent support schoepenhaurien. «  24  » et Jack Bauer permettent de soulever les pierres de la morale et du devoir, tandis que «  Docteur House  » présente le visage ricanant et cynique de la vérité. «  Prison Break  » fait réfléchir sur la liberté, «  Grey’s anatomy  », sur le travail et le collectif, «  Les Experts  », sur l’idée de démonstration ( théorie et expériences), «  The Sopranos  », sur l’inconscient et «  Nip/Tuck  », la matière et l’esprit. Dans «  Lost  », le professeur de philo fait son miel des autres et de la société. Alias le titille sur les concepts de sujet et de conscience, et Six feet under, sur les notions d’existence et de temps.

Ces cours de pop-philo sont un ravissement intellectuel pour les séries-addicts, et interrogent l’éternelle ambivalence des vulgaires produits culturels de la culture de masse qui s’ouvrent en même temps sur l’art et les questions anthropo-philosophiques . Mais une même réflexion philosophique existe t-elle pour ce qui concerne les séries françaises ? À vrai dire, et à tort ou à raison, elles ne semblent pas offrir le même grain à moudre, ni les mêmes interrogations chics.

«  Tu dois tout me dire  »

Plus belle la vie
Plus belle la vie
Exception notable : C’est Plus Belle la vie, la série jackpot de France 3, avec six millions de téléspectateurs, qui a inspiré observateurs et intellectuels. En mars, le New York Times saluait le succès d’audience de cette série frenchy en ces termes : «  Les Français maîtrisent enfin l’art du soap-opera, c’est grâce à un mélange des genres opéré par le programme. Les personnages et leurs familles offrent une structure multi-générationnelle à l’intrigue, et les différences culturelles permettent d’évoquer des sujets universels, comme le racisme, la drogue, l’Islam, l’homosexualité.  »

Le même mois , l’ambitieuse Revue Internationale des Livres et des Idées (RiLi), s’est risquée à une analyse. Stéphane Chaudier, maître de conférences en langue et en littérature françaises à l’Université de Saint-Etienne, plutôt connu pour son travail sur Proust, s’y est collé. La revue annonçait à la Une de son numéro 10 : «  Plus Belle La Vie : Bienvenue en Enfer !  »

L’auteur a détecté dans les tribulations feuilletonesques du quartier villageois du Mistral d’un Marseille imaginaire, rien de moins que «  les résonances avec la nouvelle grammaire du lien interpersonnel  ».

C’est d’ailleurs l’une des clés du succès de ce feuilleton selon Stéphane Chaudier : le «  Tu peux tout me dire  ».

«  La série expose avec toute la netteté souhaitable la nouvelle grammaire du «  lien  » interpersonnel, décrit-il. Ne pas entrer dans le cercle vertueux de la compassion, de la bienveillance, se soustraire à l’emprise non du bien mais de sa rhétorique, c’est s’exclure immédiatement du sanctuaire de la civilité. La figure des figures, c’est l’euphémisme (car le tyran avance masqué) : «  Tu peux tout me dire  » signifie bien sûr «  Tu dois tout me dire  ». Il est interdit, car aucun ego n’y survivrait, de ne pas contribuer à étayer l’idée que chacun se fait de soi-même comme étant celui ou celle qui peut tout entendre, tout écouter.  » Le coming-out des émotions peut devenir une machine infernale. Sous la plage du Mistral, l’enfer des autres.

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