Influences (n. fem. pluriel)
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Les Influences

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Quelle grille de lecture pour étudier la Chine ?

Publié le 5 juin 2014 par

La Japan University of Economics de Tokyo et l’Ecole de Guerre Economique à Paris ont coproduit une étude originale sur les stratégies de l’Etat chinois

harbulot.jpg Il n’est pas courant que deux structures de formation, l’une japonaise et l’autre française, décident de s’associer pour produire une publication académique sur la Chine. Cette étude China : a bird-eye view est une première du genre. Elle a été réalisée au cours des deux dernières années par une trentaine d’auteurs japonais et français. La Chine est une économie de combat qui méritait d’être étudiée sous ce double éclairage culturel. Le dialogue entamé depuis 2012 entre la Japan University of Economics de Tokyo et l’Ecole de Guerre Economique à Paris est un premier pas dans ce sens.

Une approche trop policée du phénomène chinois

Depuis la fin des années 1990, de nombreuses études ont été publiées sur la Chine. La plupart émanent d’institutions internationales qui analysent ce pays dans le cadre bien défini d’une approche monoculturelle et généralement sous l’angle économique, historique et politique. Ces études ne permettent pas d’appréhender la manière dont la Chine a pu en un quart de siècle sortir d’un «  Moyen Âge  » industriel pour se hisser au deuxième rang de l’économie mondiale. Les critères économiques classiques ne suffisent pas pour expliquer une progression aussi rapide. Il est donc indispensable d’élargir le cadre de l’analyse à d’autres grilles de lecture.

La ruse du raccourci

La pratique du raccourci a été intronisée en France aux lendemains de la Révolution. Les guerres révolutionnaires avaient ralenti le développement économique du pays et limité les investissements dans la recherche. Napoléon Ier autorisa des démarches offensives pour combler le retard accumulé sur l’industrie manufacturière britannique. Les raccourcis recouvraient des pratiques illégales comme l’importation clandestine de machines ou le vol d’inventions et des pratiques légales sous la forme de rapports d’étonnement sur les pratiques industrielles et commerciales britanniques.

L’économie au service de la puissance

Cette stratégie a été imitée par le Japon à partir de l’ère Meiji puis par la Corée du Sud et enfin par la Chine. La rapidité d’exécution de la manœuvre (un siècle pour le Japon, trente pour la Chine) souligne l’intensité de la démarche chinoise qui est comparable aux démarches japonaise et coréenne dans la mesure où l’optique de développement est indissociable d’une vision politique de puissance. Dans le cas du Japon (ère Meiji), la politique de raccourcis venait en appui d’une volonté de préserver l’indépendance. Dans le cas de la Corée du Sud (postguerre de Corée), elle s’inscrivait dans la perspective de faire jeu égal puis de dépasser la Corée du Nord. Dans le cas de la Chine, le challenge était double : changer de modèle économique et se hisser au plus haut niveau de l’économie mondiale. Le point commun à ces trois démarches est la priorité qui a été donnée à la conquête des marchés extérieurs afin d’accumuler de la richesse pour consolider les fondements militaires et géopolitiques de la puissance.

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