Stéphanie Chevrier remplace Hugues Jallon à la tête de la Découverte
Publié le 19 janvier 2018 par Rédaction LI
Elle devient la première présidente de cette maison d’édition qui se trouve une filiation intellectuelle avec les éditions François Maspero.
Culture. Elle a fêté ses 49 ans le 12 janvier dernier et prendra ses fonctions présidentielles à la tête des éditions La Découverte en avril prochain. Le buzz persistait depuis une quinzaine de jours. Hugues Jallon à qui elle succède donne, c’est étrange, son avis dans le communiqué officiel des éditions de La Découverte émis en début de soirée, jeudi 18 janvier : « Je suis très heureux que Stéphanie me succède à la direction de La Découverte. C’est une femme d’expérience et une éditrice engagée qui aura à coeur de poursuivre, avec le soutien de l’ensemble des collaborateurs, la longue aventure de cette maison d’édition et de préserver sa singularité dans le paysage éditorial » lui qui s’empresse tout de même de partir pour rejoindre au plus vite la direction du Seuil, en remplacement d’Olivier Bétourné. Cette nomination est aussi un chassé-croisé : Jallon part pour Le Seuil, quand Chevrier quitte le même groupe.
Le fait que Stéphanie Chevrier soit également l’éditrice de Mediapart et d’Edwy Plenel a pesé dans la balance.
Cinquante après mai 68 et dans la filiation des mythiques éditions François Maspero dont La Découverte se réclame, la nomination de Stéphanie Chevrier est comme un symbole fort. Elle présidera une influente maison d’édition riche de 22 salariés, 2000 titres au catalogue, notamment dans les sciences sociales, et à plusieurs entités (La Découverte, Zone, Dominique Carré). Le fondateur et ancien PDG François Gèze, mais toujours fantôme hyperactif de l’opéra de la rue Abel-Hovelacque, a largement soutenu la venue de Stéphanie Chevrier, de même que la deuxième femme du petit groupe, la Directrice générale Emmanuelle Bagneris. Le fait que Stéphanie Chevrier soit également l’éditrice de Mediapart et d’Edwy Plenel a pesé dans la balance. C’est que même racheté par Editis (branche édition du groupe Havas), suppôt de ce très vilain méchant supercapitalisme international, La Découverte cultive son image de collectif intellectuel de gauche radicale. Le DG d’Editis, Pierre Conte, s’est laissé convaincre.
Hugues Jallon qui a fait ses classes de responsable éditorial de 1997 à 2010 ne sera pas resté très longtemps à la présidence de La Découverte, et avait déjà réalisé un aller-retour avec le Seuil en tant que directeur éditorial des sciences humaines et des documents. Stéphanie Chevrier a débuté à Édition1, s’est affirmée à Flammarion (2001-2008), et puis a fondé en 2009 les éditions Don Quichotte, petite filiale du groupe Le Seuil-La Martinière, dont l’avenir n’a pas encore été précisé.