Super Jack Lang à Pyongyang
Publié le 2 octobre 2009 par Arnaud Vojinovic
L’ancien ministre de la Culture joue les Monsieur Bons-Offices pour la république française auprès de la Corée du Nord. Séduira t-il Pyongyang comme il a séduit Séoul en juillet dernier ?
Architecte à la demande de Nicolas Sarkozy de la dernière révision de la constitution française en 2008, Jack Lang avait été invité en juillet dernier par l’Assemblée nationale coréenne à Séoul pour participer à un colloque sur la révision de la constitution. C’est lui même qui avait eu l’honneur de lancer le colloque par un discours d’introduction qui fut remarqué et très apprécié. Il s’était notamment prononcé en faveur du retour des archives royales pillées par la France en 1866 et conservées à la BNF. La Corée en exige le retour depuis des décennies et n’a, à ce jour, obtenu que des copies numériques.
Action de séduction de la part de notre homme politique mais aussi une occasion d’exporter le modèle parlementaire de la Vème République et d’essayer pour la France de regagner en influence en Asie.
Un communiqué de presse de l’Elysée annonçait jeudi 1er octobre que Jack Lang était nommé envoyé spécial en Corée du Nord et chargé de présenter « une analyse sur les circonstances qui pourraient conduire la France à envisager l’établissement de relations diplomatiques avec la République populaire démocratique de Corée en tenant compte de la nécessité de progrès sur la question nucléaire, les relations intercoréennes et la situation humanitaire et des droits de l’Homme ».
Jack Lang a rejoint l’orbite de l’équipe gouvernementale en février dernier en grand missionnaire de la république. Ce proche de Kouchner s’est vu confier des dossiers tel que l’Iran et Cuba où il s’était rendu en mars dernier. Pour la Corée du Nord, la tâche peut sembler impossible pour notre envoyé spécial car nucléaire, situation humanitaire et droits de l’homme ont toujours servi de paravent derrière lequel s’est retranchée la diplomatie française pour justifier de l’absence de relations diplomatiques avec la Corée du Nord. La junte birmane ne connaît pas tel châtiment.
Mais aujourd’hui la situation change. Japon et Etats Unis, sans avoir mis en place un véritable courant diplomatique avec le régime de Pyongyang, ont déjà nommé des représentants. Si la France rate le coche sur ce dossier, sa marginalisation dans cette région ne ferait plus aucun doute.
Super-Jack s’envole samedi pour une visite d’une semaine en Asie.