Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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Encyclo Situ

Publié le 12 janvier 2011 par

Le dit Toulouse-la-Rose consacre une poilante encyclopédie sur le mouvement situationniste et à ce qu’il en reste.

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Pour Toulouse-la-Rose, le volume dont on va parler est une sorte de Pléiade qui réunit ses trois (petits) livres (dont un inédit) consacrés à Guy Debord. Mais commençons par le commencement : qui est Toulouse-la-Rose ? Ce Béarnais («  et quand il fait beau, basque  ») au look de mousquetaire, élevé au petit lait — qui allait vite se changer en gros rouge — de la CNT, s’est d’abord fait connaître, dans les années 80, par quelques missives bien senties au courrier des lecteurs de «  Libé   » :

1°) du temps où celui-ci existait.

2°) du temps presque inimaginable où ce journal était encore libertaire.

« Maspérisons » en choeur

Mais c’est en 1995 que notre gaillard rédige son premier livre : «  La véritable biographie maspérisatrice de Guy-Ernest Debord considérée sous ses aspects orduriers, cancaniers, folkloriques, malveillants, nauséabonds, fielleux et notamment vulgaires, et du manque de moyens pour y remédier   ». Le mot «  maspérisatrice  » est évidemment un clin d’œil à tous les pro-situs qui s’étaient alors multiplié comme des pains de plastic, et qui savaient pertinemment que les situationnistes avaient inventé le verbe «  maspériser  » (signifiant à peu près trahir un texte en n’imprimant pas son contenu initial, en le caviardant) à partir du nom de François Maspéro, éditeur de gauche soupçonné dudit crime. Il s’agit donc là, un an après sa mort, de la première biographie de Guy Debord, à ceci près : elle ne fait qu’une trentaine de pages ; elle est rédigée dans un style déconnant où, si tout est vrai, tout reste amusant. De l’anti-pontifiant à merveille, assez rare dans le secteur, les pro-situs, contrairement à leurs ancêtres, n’étant pas réputés pour leur humour.

Voici pour la méthode : «  Pour la présente «  Biographie  », je n’ai entendu aucun témoin, je n’ai mené aucune enquête, je n’ai consulté aucune archive, je n’ai évité aucun bistrot. Tout m’est venu de mes souvenirs de livres et de journaux, ainsi que de mes fréquents errements en ville.  »
Résultat : un brillant vademecum à la va comme j’te pousse du situationnisme.

Une mine de renseignements

En 2004, Toulouse la Rose remet le couvert avec «  Pour en finir, avec Guy Debord  » (de l’importance de la virgule considérée comme un barrage contre le pacifisme). Il est vrai qu’entre temps était sortie une «  vraie  » biographie de Guy Debord par Christophe Bourseiller, écrite selon une méthode inverse de la précédente, ainsi qu’un grand nombre de livres de facture universitaire qui donnait de l’imphotographiable Guy Debord une image moins floue. Pour parler comme l’auteur, tout autant lecteur de San-Antonio que de l’Internationale Situationniste, il convenait donc de relever le gland. «  Pour en finir…  » est un texte où Toulouse-la-Rose se met beaucoup plus avant, qu’on en juge par son incipit : «  Avec Guy Debord, je n’ai jamais eu qu’un embonpoint en commun, mais qui avec l’âge ne s’est jamais démenti   ».

Fidèle à sa méthode qui est de n’en point avoir, l’auteur dérive, abordant quelques sujets graves (l’antisémitisme, dont celui de gauche) et d’autres moins, tels «  les chiffres réels de l’économie   ». «  Si l’on observe comment ils sont accueillis par ceux qui pourraient au moins les prendre en compte (fume !), nul n’est besoin d’être un révolutionnaire averti pour se dire que les choses ne peuvent aller qu’en s’enrageant   ». Bien vu, en 2004…

Un mot pour finir de l’inédit, bravement intitulé «  Que sont les situs deviendrus ?   » livre qui tente «  de comprendre pourquoi l’Etat et la droite, voire l’extrême droite, se sont subitement entichés, au point de l’encenser, de l’auteur controversé de La Société du spectacle   ». Bonne question. Et, mine de rien, une mine de renseignements généreux sur d’anciens situs comme Anatole Atlas (l’homme qui jeta de l’eau sur ce bon Docteur Lacan lors de la conférence de Louvain, préfigurant en cela l’Entarteur) ; sur René Viénet, devenu fan de la proto-féministe Olympe de Gouge ou encore Eduardo Rothe, ex-membre de la section italienne de l’I.S., aujourd’hui n°2 de la «  com’  » de Hugo Chavez.

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2 commentaires sur “Encyclo Situ

  1. Encyclo Situ
    J’avais longtemps cherché à me procurer cette biographie maspérisatrice. Je me souviens l’avoir lue entièrement debout dans une librairie d’occasion de Paris, il y a une quinzaine d’année et – à moins que je ne l’aie rêvé – je me surprenais à y voir apparaître le nom d’Arnaud Viviant dans les dernières pages. Ou peut-être est-ce mon esprit qui par un tour de folie a produit cette association (Ceux qui ont lu « cette mauvaise réputation » la comprendront). Bon sinon cela nous fait trois grandes sorties depuis quelques mois : ce volume-là, la Correspondance « 0 », et les enregistrements magnétiques.

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