Brancusi fait marcher les Roumains
Publié le 7 juillet 2011 par Les Influences
Un écrivain roumain entreprend 2000 kilomètres à pied, afin de convaincre Nicolas Sarkozy du rapatriement des restes du sculpteur Constantin Brancusi.
« La main pense et suit la pensée de la matière », affirmait le sculpteur roumain Constantin Brancusi (1876-1957). L’écrivain roumain Laurian Stanchescu lui préfère la pensée piétonne : il a entrepris, lundi 4 juillet, depuis Bucarest sa traversée d’Europe à pied. Objectif en arrivant courant septembre à Paris : arracher au président Nicolas Sarkozy la promesse de faire rapatrier les restes du célèbre sculpteur dans son pays d’origine, et plus précisément à Hobita, son village natal. A pied, et même plus : « Nous prions à genoux le peuple français de remettre à la Roumanie les restes de Constantin Brancusi » a déclaré à l’AFP le piéton lettré et sentencieux qui se prévaut du souhait de la centaine de descendants de Brancusi.
Le sculpteur effectua lui aussi son périple à pied, de Bucarest à Paris en 1904, afin de poursuivre ses études aux Beaux-Arts et devenir disciple de Rodin.
Défendant farouchement son indépendance, le jeune Roumain refusera cependant l’offre du maître à travailler dans son atelier, car, « à l’ombre d’un grand arbre, un autre arbre ne peut pas pousser ». Le Baiser en 1907, et dont une version trône lui aussi dans la division 22 du cimetière Montparnasse, consommera une rupture intellectuelle et artistique avec le naturalisme de Rodin.
Son héritage artistique à la France
Installant son atelier passage Ronsin dans le 15e arrondissement, à partir de 1925, Brancusi devient l’un des artistes emblématiques de l’art moderne. On le qualifie volontiers d’artiste de l’abstraction, ce qu’il réfute. Quarante-cinq ans après sa disparition, ce sculpteur a la particularité d’avoir peu d’oeuvres sur le marché.
En 2009, sa sculpture Madame LR, pièce apparue pour la première fois sur marché, avait défrayé la chronique des commissaires-priseurs, en atteignant les 29 millions d’euros. Le Centre Pompidou possède quant à lui plusieurs oeuvres majeures, qu’il a réuni notamment dans l’Atelier Brancusi, un bâtiment imaginé par Renzo Piano abritant la production variée de l’artiste (sculptures,dessins et photographies). Brancusi avait tout légué par testament à l’Etat français. Il n’est pas évident vu le contexte, que la marche solennelle de Laurian Stanchescu n’attendrisse l’Etat français.
Un commentaire sur “Brancusi fait marcher les Roumains”
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Brancusi fait marcher les Roumains
Le principe est le respect des morts, je m’étonne que cette demande intervienne tant d’années après l’enterrement, non de la part d’un proche parent mais d’un poète.