Influences (n. fem. pluriel)
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Les Influences

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#Chômage #Classes populaires #Fracture sociale

Le chômage marginalise une part majoritaire de la population française

Publié le 1 septembre 2011 par

Les nouvelles classes populaires au coeur d’une crise qui n’est plus «  que  » sociale

La dernière livraison des chiffres du chômage et de la pauvreté ont souligné, qu’après les «  jeunes  », ce sont désormais les plus de 50 ans et les retraités qui se trouvent de plus en plus touchés par le chômage et la pauvreté. Aussi pertinente soit-elle cette analyse par âge, et selon le sexe, présente un défaut majeur : elle occulte pour partie la dimension socio-culturelle de la crise.

En effet, à aucun moment, n’est évoqué une évidence qui ne s’est pourtant jamais démentie depuis l’apparition du chômage de masse : la précarité sociale touche d’abord et surtout les classes populaires. Les  » jeunes » touchés par le chômage sont d’abord des jeunes issus de milieux populaires, de la même manière le chômage « des plus de 50 ans » est d’abord celui d’anciens ouvriers ou employés. Le chômage des jeunes diplômés ne touche quasiment pas les jeunes issus des couches supérieures mais bien ceux des milieux populaires. Les femmes qui sont le plus affectées par la précarité sociale ou le chômage total ou partiel, ne sont pas des cadres. De la même façon, l’augmentation du taux de pauvreté des retraités concerne d’abord les anciens ouvriers ou employés. On pourrait multiplier les exemples, tous illustrent que depuis au moins trente ans, qu’ils soient «  jeunes  », «  vieux  », «  hommes  », «  femmes  », «  diplômés  », «  non-diplômés  », le chômage, la précarité et la pauvreté sont d’abord l’affaire des classes populaires. Aujourd’hui les 2/3 des chômeurs sont d’anciens ouvriers ou employés. L’occultation de cette vérité est caractéristique d’un système qui refuse d’aborder une question essentielle, celle de la place des classes populaires dans une économie mondialisée.

Désormais, et contrairement aux périodes précédentes, les classes populaires des pays développés ne sont plus au cœur du système économique. Qu’on le veuille ou non, les choix économiques des grands partis de gouvernement ont contribué à repousser ces catégories en «  périphérie  » du développement économique. Ce processus de marginalisation sociale est massif et ne concerne plus seulement les ouvriers. Si la désindustrialisation participe à l’appauvrissement du monde ouvrier, les politiques de déflation salariale, la détérioration des conditions de l’emploi et plus largement les coups portés à l’Etat-providence, concourent au développement d’une insécurité sociale qui touche l’ensemble des classes populaires, ouvriers, employés des secteurs secondaire ou tertiaire.

« Aujourd’hui les 2/3 des chômeurs sont d’anciens ouvriers ou employés. L’occultation de cette vérité est caractéristique d’un système qui refuse d’aborder une question essentielle, celle de la place des classes populaires dans une économie mondialisée. »

Face à la France métropolitaine, celle des grandes villes les plus actives et les mieux intégrée à l’économie-monde, émerge alors une «  France périphérique  », périurbaine, rurale et industrielle ou se concentre désormais la majorité des nouvelles classes populaires. «  C’est dans cette «  France périphérique  » qu’émergent de nouvelles classes populaires liées, non pas par une conscience de classe, mais par une même perception de l’insécurité sociale et culturelle engendrée par la mondialisation. Des catégories populaires très diverses, et hier parfois opposées, se retrouvent ainsi dans une même perception de la réalité sociale. L’employé du lotissement pavillonnaire, l’ouvrier rural, le chômeur du bassin minier ou le petit paysan peuvent ainsi partager une même critique des choix économiques et politiques des classes dirigeantes depuis 20 ans.

Cette nouvelle géographie sociale est aujourd’hui le reflet de la précarisation sociale des classes populaires. Talon d’Achille de la mondialisation, la marginalisation sociale et culturelle d’une part majoritaire de la population n’est pas seulement un risque pour la cohésion nationale, elle pèse désormais sur l’équilibre politique de l’ensemble des pays européens.

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