Wired : on a fabriqué la cape de Spiderman avec de la soie d’araignée
Publié le 25 janvier 2012 par Les Influences
C’est une entreprise pharaonique du fil à fil : plus d’un million d’araignées ont été mobilisées pour la fabrication d’une cape unique au monde, et inaugurée ce 25 janvier 2012 au Victoria&Albert Museum de Londres. Le magazine Wired qui suit l’affaire depuis octobre dernier relève que Simon Peers, fabricant de textile à Madagascar, et Nicholas Godley, spécialiste américain de la mode, souhaitaient renouer avec la tradition de la soie d’araignée, très utilisée au XIXe siècle dans l’île. Ce que le missionnaire français Jacob Paul Camboué théorisait mais sans réussir, ils sont parvenus à le réaliser. Cent ans après une tapisserie en soie d’araignée aujourd’hui disparue, ils en ont fabriqué une, exposée au Musée d’histoire naturelle de New York l’automne dernier, et conçu cette cape que ne renierait pas Spiderman pour un bal chic.
Problème technique : ce type d’araignée est cannibale et se mange entre elles. Les promoteurs ont du trouver soixante-dix volontaires prêts à se faire mordre par les doigts pour capturer 3000 de ces femelles pleines de soie dorée chaque jour. Un mètre de ce textile arachnéen a nécessité une logistique d’accueil et de nourriture pour des centaines d’ouvrières velues. Leur fil de soie d’une très grande souplessse et d’une résistance supérieure à celle de l’acier, et même du kevlar, intéresse les biogénéticiens qui souhaitent en produire à grande échelle. Ils ont bien essayé quelques manipulations génétiques sur la chèvre, mais la production d’un maigre filet de lait contenant de la soie dorée a déçu. Les vers à soie transgéniques semblent constituer une piste de recherche plus plausible pour l’industrie.
www.wired.com/wiredscience/2009/09/spider-silk/
Le site du Victoria&Albert Museum :
www.vam.ac.uk/