Préférer une pompe à essence à un portrait de Rembrandt
Publié le 9 novembre 2012 par Rédaction LI
Le portrait de fiction plus vrai que nature d’Edward Hopper
Culture. Année de crise multicrise, année de tous les désarrois qui résonnent étrangement, sensuellement avec les tableaux d’Edward Hopper, le peintre américain que le Grand Palais célébre dans une grande rétrospective depuis le 8 octobre 2012 jusqu’au 20 janvier 2013. Des personnages pareils à des épluchures de solitude, qu’éclaireraient l’espace américain transformé en studio de cinéma. Le romancier Thomas Vinau (1978), toulousain d’origine, vit au pied du Luberon à Pertuis, ce qui ne l’empêche pas d’expérimenter le blues hopperien, celui qui illustrait notamment les couvertures des livres édités par Christian Bourgois dans les années 1980. Sur des illustrations de Jean-Claude Götting, il déroule son portrait biographique du peintre, à base d’haïkus et de lettres imaginaires, de notes apocryphes et de matériaux du peintre. Sur cette ligne de crête entre fiction et petits faits, émerge la figure intime d’un peintre plus impressionné par sa vision de la station-service d’Ogupint qu’un portrait de Rembrandt .
Une fulgurance parmi d’autres :
« On dit de Ed
Qu’il peint des personnes,
Des visages,
Mais c’est faux,
ou alors c’est raté.
Ce qui l’intéresse,
C’est de peindre les ombres
Comme des gens. »
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Préférer une pompe à essence à un portrait de Rembrandt
En écho aux toiles d’Hopper où la lumière est nature morte, les plans semi documentaires (plus vivants, même s’ils s’imprègnent de ces éléments de décors) de certains films en noir et blanc de Wenders (Alice dans les villes, Au fil du temps), de Christopher Petit (Radio On – où il y a aussi des pompes à essence), le temps, figé, mortifère, d’Edward Kienholz, objet chez Hopper.
Beaucoup de stations-service abandonnées, tels des cinémas, sans vie, en province. Sans odeurs d’essence. Hors du temps.