L’elixir de jouvence de l’abbé Coqalane
Publié le 25 janvier 2015 par Jean-Luc Hinsinger
Playstation, Xbox, Nintendo, Joystick… toutes notions obsolètes pour Gilbert Coqalane, un jeune homme bien plus motivé par le terrain de jeu du vivant, urbain ou rural.
Attention ! Cet animateur de centre de création se plaît à semer le trouble dans les esprits, c’est ainsi qu’on l’entendait dernièrement sur le petit écran déclarer tout de go être l’enfant caché de Salvador Dali et Amanda Lear.
Pouvons-nous exprimer nos doutes ici-même? Une rapide recherche généalogique nous mène sur les traces paternelles du groupe Untel, artiste tricéphale (Jean-Paul Albinet, Philippe Cazal et Alain Snyers), qui, dans les années 70, badgé d’un mystérieux « Touriste » sollicitait, questionnait le passant sur les incohérences de nos sociétés les poussant jusqu’à l’absurde par un effet de miroir grossissant…
Né sous X, les soupçons sur l’identité de la mère, nous guide vers la dénommée Calle, Sophie, porteuse d’histoires à dormir couché, la Messager Annette aux installations protéiformes ou la Niki et ses sculptures saint-phalliques…
Coqalane ne dédaigne aucun outil dans son souci d’animer, de questionner, d’ébranler l’ordre public. Preuve par quelques exemples piochés dans un large éventail des possibles…
– Le papier aluminium livré par conteneurs lui permet de sculpter une arche de Noé au format réel, rappelant le joueur de flûte de Hamelin guidant son cortège de rongeurs dans les rues de Nancy, ou se grim(m)ant en une Blanche Neige escort-girl de Bambi à la reconquête de métros et d’aires d’autoroutes, territoires asservis par l’homme…
– Dans un abribus sont disposés mobilier de salon, fauteuils, table basse, téléviseur avec visionnage des premier pas lunaires de Neil Armstrong… histoire de rejouer une scène de 2001, l’Odyssée de l’espace coupée au montage de Vidéo sur demande de Michel Gondry, où des employés de vidéo-club rejouent des films en amateur…
– Surplus et déchets de la société de consommateurs abandonnés le long des routes et chemins, cueillis par l’artiste dans une pratique de « (not) ready made ». Ils sont ensuite disposés et organisés afin de former trois lettres monumentales : « MDR » !
– Dès l’âge de 8 ans – nous parlons sous son contrôle, mais faut dire que l’artiste n’est pas bien vieux – quelques ramettes de papier lui seront indispensables pour les courriers adressés à plus de 800 services après-vente. Ces lettres ainsi que les réponses des entreprises sont regroupées, reproduites et assemblées, formant un parfait parallélépipède édité en nombre. Le monde de l’art l’identifie comme un « multiple »… d’aucuns préféreront le vocable « livre » !*
Coqalane c’est un détour par l’enfance, celle dont la candeur protectrice se fissure en apprenant que le père Noël n’existait pas…
www.certifiecoqalane.net
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* Gilbert Coqalane écrit aux SAV (Editions François Bourin).
Une œuvre pour seulement 14 euros. Dans tous les magasins de livres… Cool !