Joseph Macé-Scaron : l’horreur médiatique et morale
Publié le 21 avril 2017 par Rédaction LI
Le président du comité éditorial de Marianne s’étant carapaté pour rallier le candidat François Fillon suscite l’indignation de Jean-François Kahn.
Politique. » J’emmerde mes inquisiteurs » a tweeté Joseph Macé-Scaron. On l’avait entendu plus brillamment pérorer tous ces longs mois. Trois jours après un papier du Canard Enchaîné et trois jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, le départ de Joseph Macé-Scaron n’en finit pas de troubler Marianne. L’hebdo de la rue Broca, à commencer par sa Société des rédacteurs, s’inquiète de ce départ et surtout de son principe qui conduit un journaliste à rallier qui plus est l’un des adversaires politiques du journal, François Fillon. Macé-Scaron écrivait depuis des semaines, les discours du candidat commandés par la société Image 7 que dirige Anne Méaux, chargée de la communication du politicien mis en examen.
Sur le Huffingtonpost, la journaliste Jade Toussay propose un montage de propos publics tenus par le journaliste lors d’interventions télévisées ces dernières semaines qui synthétise très bien cette tentative d’influence et de propagande, loin de toute déontologie.
« Une trahison flagrante des raisons pour lesquelles a été créé Marianne. » Jean-François Kahn
Jean-François Kahn, co-fondateur de Marianne, s’est lui aussi fendu d’un billet sur le site du journal. Sobre et pète-sec, JFK : » Soutenir ce candidat constitue, en conséquence, une trahison flagrante des raisons pour lesquelles a été créé Marianne. Je pense être bien placé pour le rappeler. » La trahison Joseph Macé-Scaron ou l’horreur médiatique et morale dans un contexte de fragilité pour Marianne mis sous protection du tribunal de commerce depuis le début de l’année. Une transgression de plus dans une campagne qui n’en manque pas. Un signe de plus pour alimenter le discrédit des médias et de la parole publique. Et si l’on a bien compris : Marianne employant Joseph Macé-Scaron avec un salaire confortable lui a permis d’écrire bénévolement ses discours de François Fillon. Quelle noblesse ! Quel tempérament !
Si l’on a bien compris : Marianne employant Joseph Macé-Scaron avec un salaire confortable lui a permis d’écrire bénévolement ses discours de François Fillon. Quelle noblesse ! Quel tempérament !
Joseph Macé-Scaron a répondu à ses détracteurs plus longuement sur le Figaro Vox. et fait du Fillon à la sauce Macé-Scaron sur l’air de » Oui je l’ai fait et alors ? » Air connu.
Depuis le ralliement révélé par Le Canard enchaîné (édition du 19 avril), le standard de l’hebdomadaire a été assailli par des appels de lecteurs estomaqués et indignés. L’ex président du comité éditorial ne claque pas pour autant la porte de Marianne dans un geste plein de panache, il est en négociation de ses indemnités de départ via son avocat, maître Richard Malka.