Connaître la cognition

L’idée : un panorama des sciences cognitives qui sortent des laboratoires.

Culture. C’est un travail collectif exceptionnel qui a cultivé l’ambition de réaliser en 700 pages, l’état des savoirs en matière de sciences cognitives. La plupart des articles ont été rédigés de façon accessible, et s’avèrent aussi passionnants que stimulants. L’esprit humain est décrit dans son fonctionnement, ainsi que nombre de ses comportements et facultés (langage, attention, motricité, décision, coopération, socialité…).

Ce va-et-vient scientifique entre le simple neurone et le fonctionnement entier d’une société interroge aussi les sciences mêmes qui étudient ce champ immense et largement en friche, alors que ses détracteurs en sciences sociales ou de l’éducation le prendraient plutôt eux pour un champ de tir (on peut lire l’article sur les émotions pour mieux comprendre la colère ou le dégoût). «  Les sciences cognitives ont désormais atteint une certaine maturité, qui se traduit par leur capacité à se déployer dans un grand nombre de domaines d’activité : elles sortent volontiers des laboratoires pour se pencher sur toutes sortes de processus  » défendent Daniel Andler et Elena Pasquinelli. Les sciences cognitives ne peuvent pas ne pas être fédératrices de disciplines très diverses, biologie, linguistique, philosophie, anthropologie et intelligence artificielle, soutiennent les auteurs.

Les sciences cognitives ont désormais atteint une certaine maturité

Bref, même si «  le coût est élevé  » (le cerveau consomme 4 g de glucose/heure et utilise 25 % de l’énergie humaine disponible alors qu’il ne représente que 2 % de la masse), on investit volontiers dans le fonctionnement de la synapse, site de communication entre deux neurones, pour lire cet ouvrage et mieux appréhender le puissant mouvement d’idées en train de se former.