Jacques Bouveresse et Pierre Rosanvallon médaillés du 14 juillet
Publié le 14 juillet 2010 par Rédaction LI
Pouvoir intellectuel. Deux frères ennemis du Collège de France viennent d’obtenir la plus haute distinction française. Mais, coup de théâtre, Jacques Bouveresse a décliné l’offre de la ministre de l’Enseignement supérieur dans une lettre rendue publique le 26 juillet.
Parmi la grande fournée républicaine de ce 14 juillet, on distingue dans les listes de la Légion d’honneur publiées par le Journal Officiel et côté culture, l’actrice Isabelle Adjani, l’architecte Jean Nouvel, la romancière Calixthe Beyala, ou encore le cinéaste Emir Kusturica. Au grade d’officier de la Légion d’honneur, Marceline Loridens-Ivens.
Piquant : le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche a distingué cette année deux frères ennemis du Collège de France, le philosophe Jacques Bouveresse (1940) et l’historien Pierre Rosanvallon (1948). Le premier, spécialiste de Wittgentstein et du mordant publiciste Karl Kraus, compagnon de route des éditions Agone et des bourdieusiens, aurait donc succombé aux sucreries pleines de vanité républicaine. Le second, considéré comme l’apôtre du libéralisme modèle deuxième gauche, avait vu son entrée au Collège de France chahutée notamment par les bourdieusiens dans la place et Le Monde Diplomatique.
Cette fois, c’est Pierre Rosanvallon qui a de l’avance, avec un grade d’officier, tandis que Jacques Bouveresse débute comme chevalier. Mais coup de théâtre, à l’instar de l’organiste Jean Guillou, 80 ans, qui a refusé haut et fort la Légion d’honneur, Jacques Bouvereresse a signifié par écrit, le 17 juillet, à Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, son refus. La lettre a été mise en ligne sur le site des éditions Agone, lundi 26 juillet.
« Il ne peut, dans ces conditions, être question en aucun cas pour moi d’accepter la distinction qui m’est proposée et – vous me pardonnerez, je l’espère, de vous le dire avec franchise – certainement encore moins d’un gouvernement comme celui auquel vous appartenez, dont tout me sépare radicalement et dont la politique adoptée à l’égard de l’Éducation nationale et de la question des services publics en général me semble particulièrement inacceptable » explique en substance le philosophe.
4 commentaires sur “Jacques Bouveresse et Pierre Rosanvallon médaillés du 14 juillet”
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Jacques Bouveresse et Pierre Rosanvallon médaillés du 14 juillet
c’est pas gentil à votre photographe d’accentuer la troublante ressemblance de PR avec JD*
*Jacques Doriot
Jacques Bouveresse et Pierre Rosanvallon médaillés du 14 juillet
Précisément, non, Jacques Bouveresse n’a pas « succombé aux sucreries pleines de vanité républicaine », contrairement à ce que votre commentaire malveillant le suppose. En l’occurrence, son refus est exemplaire. Il suffisait de connaître un tant soit peu la personnalité, les convictions, et les déclarations antérieures de Bouveresse pour le savoir.
Jacques Bouveresse et Pierre Rosanvallon médaillés du 14 juillet
Pour information, Jacques Bouveresse a refusé cette légion d’honneur (voir le blog des éditions Agone).
Jacques Bouveresse et Pierre Rosanvallon médaillés du 14 juillet
Rosanvallon à la dent dur et il ne pardonne jamais. Alors qu’il se prépare comme futur administrateur du Collège de France il a déjà commencé à ruiner les derniers feux de Bourdieu et tout ce qui a pu à un moment se poser devant lui, s’opposer à lui. Il procède avec système en pensant que tout ce qui autonomisera cet établissement (L.R.U.) de la tutelle de l’État sera autant de pouvoir donné entre ses mains de futur administrateur.