Face à la montée de la surveillance vidéo en milieu urbain, des associations utilisent un logiciel leur permettant de feinter Big Brother, et d’inventer de nouveaux jeux de piste dans la ville.

Michelle Aliot-Marie, ministre de l’Intérieur, vient d’annoncer le triplement des caméras vidéos de surveillance pour lutter contre les violences urbaines en forte croissance. A France Soir, elle a indiqué qu’ « on passera de 20 000 à 60 000 caméras ». Pour aller vite, la ministre a signé le 22 janvier un décret qui « facilite et raccourcit la procédure permettant d’accéder à de telles équipements. » Elle a également précisé que la prochaine loi sur la sécurité intérieure consacrera 555 millions d’euros, sur cinq ans, au développement des nouvelles technologies et au renforcement de la police scientifique et technique. Les humains ne sont pas délaissés puisque 4000 policiers vont être redéployés dans les quartiers sensibles, notamment ceux de l’Ile-de-France, dans des Uteq (Unités territoriales de quartier).
Le phénomène de la recrudescence des violences physiques se répand dans les grandes métropoles, tout comme le marché exponentiel de la vidéo-surveillance. A Boston, Manhattan, et récemment Amsterdam, des collectifs de citoyens se sont mis en guérilla urbaine –et ludique- contre les dispositifs de surveillance.
Le logiciel ISEEC (Comme Isee) est devenu la nouvelle arme des militants des droits de l’homme et des libertariens de tout poil. Il a été mis au point par Applied Autonomy, un institut de défense des libertés individuelles et collectives. Le but du jeu est ainsi d’élaborer des itinéraires urbains, échappant le plus possible aux petits yeux de Big Brother. Les piétons utilisent ISECC sur leur mobile.
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Une façon de s’approprier la ville, et d’inventer un jeu de piste au milieu de ses tentacules numériques.
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