Hubert Haddad
Publié le 3 septembre 2009 par Les Influences
Ecrivain.
Une daubière pour le député.
Offrir une daubière en fonte aux politiques et autres bêtes à profit qui voudraient légiférer à coups d’amendement sur notre survie d’auteurs non aliénés au bas commerce, c’est-à-dire sur la pérennité des librairies indépendantes et conséquemment sur la variété de l’offre éditoriale, lesquelles dépendent en grande part de la loi Lang (*). Avec une pareille réforme, les André Hardellet, René Daumal, Michel Bernanos, Henri Michaux, Paul Gadenne ou Georges Bataille d’aujourd’hui seraient vite rendus invisibles et disparaîtraient à brève échéance, honnis des grandes surfaces seules indemnes, au profit d’une daube envahissante dans quoi les plus cyniques mandataires de l’État pataugeraient jovialement bras dessus bras dessous avec tous les grossistes en couenne, capitaines de dragons et autres instructeurs du décervelage.