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Les Influences

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#Edition #Google #Seuil

Le Groupe La Martinière attaque Google et se rassemble sur un site unique

Publié le 22 septembre 2009 par

L’éditeur qui contrôle Le Seuil affronte le géant de la numérisation dans un procès jeudi à Paris.

Hervé de La Martinière  (©Gabriel pour idee@jour.fr)
Hervé de La Martinière (©Gabriel pour idee@jour.fr)
L’été a viré au noir. Dans le top des fortunes professionnelles, le magazine Challenges a rétrocédé, le 13 juillet dernier, Hervé de la Martinière, actionnaire du groupe au nom éponyme, à la place de la «  lanterne rouge du top 500, passant de 70 millions à 39 millions d’euros  ». La mauvaise passe était générale : en janvier, le groupe La Martinière avait annoncé une réorganisation visant à réaliser «  une économie de 6 à 7 millions d’euros sur trois ans  ». Un plan de 43 départs volontaires a été enclenché. Une diminution de la production a été décidée ( -7% de la production globale, dont -11% pour le secteur du livre illustré).

Et le Paris de l’édition de se demander quand donc l’actionnaire principal, les frères Wertheimer, lâcherait-il l’actuel PDG, et, accessoirement, quand est ce que l’une des marques phares du groupe, les éditions du Seuil, acquises en 2004, changerait de main. Le groupe La Martinière aura réalisé en 2008 un chiffre d’affaires d’environ 244 millions d’euros et estime le CA 2009 aux alentours de plus de 247 millions d’euros. Abrams, la filiale des Etats-Unis a déniché la pépite cette année, avec sa série pour ados «  Wimpky Kid  ». Le prochain opus en octobre sera tiré à 3 millions d’exemplaires pour 2,5 millions de mise en place, et n’est pas pour rien dans le 1,5% d’augmentation du CA du groupe en 2009.

Le Seuil quitte la rue Jacob

Anne-Marie Métaillié. Sa maison d'éditions fondée en 1979 est intégré au groupe La Martinière.
Anne-Marie Métaillié. Sa maison d’éditions fondée en 1979 est intégré au groupe La Martinière.
Cet automne s’annonce comme un été indien. «  Le groupe La Martinière va regrouper ses 17 sites parisiens en un seul lieu d’ici à mars 2010  », a indiqué le PDG lors d’un petit-déjeuner de presse mardi 22 septembre. Les 420 collaborateurs du groupe, le diffuseur de livres Volumen, toutes les marques y compris Le Seuil et L’Olivier se retrouveront dans les 8000 mètres carré de l’ancien immeuble du pharmacien Pfizer, avenue Romain Rolland, porte d’Orléans, en bordure du périphérique. Pour Le Seuil, c’est la conclusion d’une époque mythologique rue Jacob, un lieu tellement prégnant qu’il en inspire le logo même. «  J’espère bien que le fait de rejoindre l’ensemble du groupe permettra au Seuil de retrouver toutes ses marques  » a commenté Hervé de La Martinière qui n’a pas manqué de réitérer son soutien à Denis Jeambar.

Une nouvelle acquisition du groupe rejoindra également l’avenue Romain-Rolland : les éditions Métaillié, fondées en 1979 et spécialisées dans les littératures d’Amérique latine et les polars d’Europe du Nord,et toujours dirigées par Anne-Marie Métaillié (30anseditionsmetailie.blogspot.com).

Google et Frédéric Mitterrand

Google. La numérisation des fonds littéraires sans régulation est considérée comme une menace par nombre d'éditeurs et d'auteurs.
Google. La numérisation des fonds littéraires sans régulation est considérée comme une menace par nombre d’éditeurs et d’auteurs.
«  J’ai été considéré au début comme le vilain petit canard dans cette affaire, et puis finalement les choses bougent. Même le Syndicat National de l’Edition (SNE) et la Société des gens de lettres (SGDL) ont du porter plainte et auront leur procès avec Google  », ironise Hervé de La Martinière.

Jeudi 24 septembre, trois filiales du Groupe La Martinière (Le Seuil, Delachaux et Nieslé pour la Suisse, et Abrams pour les Etats-Unis) seront en audience devant la 3e chambre du tribunal de grande instance de Paris. Les plaignants ont assigné Google le 6 juin 2006 pour contrefaçon. Ils accusent l’ogre de la numérisation de reproduire sans autorisation des ouvrages sous droit et de faire circuler des extraits sur Internet- diffusion stoppé depuis la plainte. Un milllion d’euros de dommages et intérêts sont réclamés, avec une astreinte de 100 000 euros par jour et par infraction constatée.

Tous les observateurs du milieu ont en tête le précédent de 2005 aux Etats-Unis. Un procès opposa l’Authors Guild et l’Association of American Publishers contre Google. Ils reprochaient au moteur de recherche google search books de donner accès au catalogue de plusieurs grandes bibliothèques américaines sans avoir obtenu l’autorisation des associations représentant les auteurs et les éditeurs. Cent-vingt cinq millions de dollars furent proposés aux éditeurs par Google, ainsi que le partage des ressources publicitaires générées par le moteur de recherche. Mais cet accord a été remis en cause par l’Open Alliance Books (Amazon, Microsoft, Yahoo, DC Comics) et le 7 octobre, le département de la Justice et le tribunal de New York devraient trancher.

A côté du procès français qui, le 24 septembre, peut instruire un rapport de force en faveur de La Martinière pour mieux négocier par la suite avec Google, la solution qu’entrevoit le groupe, allié pour la circonstance avec Gallimard et Flammarion, est de créer sa propre plate-forme de numérisation du fonds. Hachette Livres qui voulait faire cavalier seul commencerait à réfléchir à une alliance. «  Il leur faudrait faire amende honorable et être à la hauteur de l’ambition  » explicite sèchement le PDG du Groupe La Martinière.

Les décisions politiques non plus ne sont pas encore gagnées. Que se passerait-il si Google parvenait à passer à l’instar de contrats passés avec des bibliothèques en France, un principe de numérisation du fonds de la Bibliothèque Nationale de France, tel que l’envisage Bruno Racine -contre la résistance courroucée de son prédécesseur Jean-Noël Jeanneney ? «  Evidemment, cela nous gênerait considérablement, convient Hervé de la Martinière. Mais ne vous imaginez pas que Google constitue un club de philanthropes soucieux du bien public, il s’agit bien d’un monopole qui cherche à conforter sa position dominante. Après la BNF, ils chercheront toujours et encore à en avoir plus  » analyse le PDG. Et de se retourner vers le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand qui observe le jeu en arbitre prudent qui ne «  souhaite pas voir numériser tout tout de suite.  »

En tous les cas, Hervé de la Martinière s’efforce à l’optimisme, lui qui s’apprête à déménager dans les anciens locaux de Pfizer, le géant pharmaceutique qui vient d’être condamné à une amende record de 2,3 milliard de dollars. Prémonitoire pour le procès Google ?

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Un commentaire sur “Le Groupe La Martinière attaque Google et se rassemble sur un site unique

  1. Le Groupe La Martinière attaque Google et se rassemble sur un site unique
    Le procès intenté par Hervé de La Martinière contre Google est vraiment pitoyable. Ce monsieur, à la noblesse d’apparence, prend sa boutique pour un chateau fort. J’espère que tous les internautes fervents utilisateurs de Google Livres pour leur travail ou/et leur plaisir n’achèteront plus ses livres.
    Ce n’est pas en publiant trois lignes d’un livre sur Google qu’on empêche de l’acheter ! Minable la Martinière

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