Il dénonce le mauvais usage de la régulation économique par l’Etat
Publié le 23 septembre 2009 par Les Influences
Comme son papa, le célèbre économiste américain, James K. Galbraith en appelle dans un livre incisif, traduit en français, à un Etat régulateur pour l’intérêt général et non à un Etat prédateur au service des lobbies industriels.
Ce qu’il observe aux Etats Unis se produit partout en Europe et c’est bien pour ça que son ouvrage vient de sortir en France. Les responsables politiques de gauche, sans doute lassés d’être caricaturés en assistés d’un Etat providence pachydermique, se sont convertis au culte de la régulation du marché par lui-même avec ici ou là un peu plus d’interventionnisme que la droite. « Protectionniste est une épithète à tout faire, qui démolit toute démonstration et met un terme à la conversation. Le libre échange a acquis le statut d’un dieu, et ne cède en cela qu’au marché libre lui-même » écrit-il. Du coup, nous vivons dans des « Républiques-entreprises ».
Le géant de l’énergie Enron ou le « lobby des assurances privées anti-sécurité sociale », seraient les emblèmes de cet Etat prédateur, leurs activités lucratives concurrençant les grands services publics. Galbraith en appelle à la planification et à la reprise en main de l’action publique, indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique et réduire les inégalités. Une telle politique n’ayant jamais, souligne-t-il, empêché les entreprises innovantes de prospérer. Il appelle de ses vœux une planification internationale pour se donner les moyens d’atteindre les objectifs environnementaux.
En sifflant la fin de la partie de la « République-Entreprise », Galbraith junior se place dans les pas de son père John, le célèbre économiste qui a conseillé plusieurs présidents des Etats Unis, de Roosevelt à Kennedy, pourfendant dérégulation et autre trait de l’intégrisme néolibéral. Si la démonstration du fils s’appuie sur l’exemple des Etats Unis, le schéma de vie et de mort de l’idée de marché libre pourrait suivre la courbe descendante des idéologies que pourrait connaître la France.