Alain Vircondelet plagié par Séraphine
Publié le 4 octobre 2009 par Rédaction LI
L’écrivain accuse de plagiat flagrant le cinéaste Martin Provost, auteur du film Séraphine couronné par 7 César en 2009.
Les éléments que le plaignant nous a communiqués sont troublants.
En 1984, l’écrivain Alain Vircondelet consacrait une thèse à Séraphine Louis alias Séraphine de Senlis (1864-1942), femme de ménage devenue artiste-peintre hallucinée et qui devait mourir de faim sous l’Occupation à l’asile psychiatrique de Clermont-de-l’Oise.
Dans la foulée, Alain Vircondelet publie chez Albin Michel, en 1986, une biographie, « Séraphine de Senlis », plus enlevée que son travail universitaire, et qui est réécrite plus librement encore en 2008 sous le titre « Séraphine : de la peinture à la folie ».
En 2009, le cinéaste Martin Provost décroche 7 César pour « Séraphine », avec Yolande Moreau dans le rôle-phare. Le sang de l’écrivain ne fait qu’un tour, lorsqu’il a entend les dialogues du film. Comme un air de déjà entendu. Ou plutôt de déjà lu.
Hélène Maurel-Indart, universitaire et spécialiste du plagiat, commente sur son site spécialisée ( www.leplagiat.net ) : « toute la difficulté pour convaincre les juges, sera de montrer que les éléments de la biographie, communs à ceux du film, sont originaux et ne relèvent pas du factuel ou de travaux antérieurs. Il faudra démontrer qu’une interprétation et une vision propres au chercheur, relatives à la vie de Séraphine et à son art, ont été abusivement reprises par le scénariste. »
Ideeajour.fr a pu prendre connaissance de deux exemples « parmi beaucoup d’autres » selon Alain Vircondelet.
Exemple 1 : » Quand il y a des fleurs qui poussent ainsi, je sens que des choses douces, ma mère, coulent en moi. C’est comme vous diriez du miel, des liqueurs chaudes qui se glissent le long de tout mon être. Je me dis alors que Dieu m’aime. Il est là en moi, il est comme un amoureux avec moi, il se coule en moi. » (Vircondelet, p.69)
« Quand il y a des arbres qui poussent ainsi, je sens des choses que je ne pourrais pas vous expliquer. C’est comme vous diriez du miel, des liqueurs chaudes. Je me dis alors que Dieu m’aime, il est comme un amoureux avec moi. » (Provost, scénario, p. 74)
Exemple 2 : « Mais figurez-vous, Séraphine, que derrière vos beaux bouquets, il y a des choses que je distingue à peine, et qui me font peur. C’est comme ici, on dirait tout à coup que vos feuilles ont été blessées, déchiquetées par un couteau, le coeur de vos fleurs, on dirait qu’il est tranché dans le vif,n que du sang en coule. (Vircondelet, p. 70)
L’écrivain indique dans ces deux exemples, des cas de synonymies, note « le même rythme syntaxique et le même déroulé lexical », mais aussi « quelques mots ôtés pour donner le change. »
Alain Vircondelet estime encore qu’il y a quantité d’autres éléments qui ont été pillés dans son œuvre, des phrases mais également des scènes qu’il a inventées et qui ont été reprises dans le scénario original de Martin Provost.
Alain Vircondelet et son éditeur assignent le producteur et le scénariste et réclament 600 000 € de dommages-intérêts.
Déjà Marguerite Duras en 2003
L’écrivain prolixe, qui publie en janvier 2010 une copieuse biographie d’Albert Camus sur son rapport avec l’Algérie (Fayard), est un habitué des plagiats, ou des emprunts de ses œuvres par d’autres. Ainsi en 1998, il lança une campagne, sans grand succès médiatique, contre la journaliste et « historienne de formation » Laure Adler, auteur d’une biographie –très controversée- de Marguerite Duras.
A l’époque, Le Monde des Livres étrilla « la secte humide et dévotieuse des durassiens ». Même Le Canard Enchaîné fut partagé, il s’amusa de cette polémique, sous la plume de Nicolas Beau, mais André Rollin salua la biographie de Laure Adler. Seul, Jean-Luc Godard interviewé par Libération descendit en flammes le bouquin.
Alain Vircondelet adressa une lettre à chaque membre du jury Femina, pour leur expliquer que la biographie était surestimée, truffée d’emprunts. Laure Adler eut le prix Femina.
Plus tard, Gallimard jugea plus prudent de rajouter dans l’édition de poche du livre de Laure Adler, des notes renvoyant aux travaux antérieurs dont elle s’était largement inspirée.
3 commentaires sur “Alain Vircondelet plagié par Séraphine”
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Alain Vircondelet plagié par Séraphine
Que cet auteur médiocre surgisse après la parution du film et crie haro en constatant le succès de ce petit chef d’oeuvre, plutôt suspect…
Alain Vircondelet n’a jamais été un grand auteur, tout juste un rat de bibliothèque et un gratte papier. Peut-être prend-t-il peur en se voyant évionbcé par un scénario beaucoup plus sensible et talentueux.
Alain Vircondelet plagié par Séraphine
J’C, je me permet de repondre a votre stupide commentaire pour non pas vous rappeler que vous etes un bouffon fini et inculte mais pour vous dire que ce faire plagié est une chose totalement horrible, et d’autant plus quand il s agit d’un grand auteur reconnu publier a travers le monde dans tte les gde maison d’edition (quand un ecrivain ecrit pres de 90livres ds les plus grandes maison, cela veut tout dire sauf que c’est un ecrivain médiocre.) mais venons en a vous chere « J’C qui etes vous reelement ? laissee donc ns rire un peu …. !
Alain Vircondelet plagié par Séraphine
De tout coeur avec l’auteur plagié… Ces pratiques de plagiat des oeuvres sont, malheureusement, une habitude. Le plus grave étant, que les plagiaires reçoivent le plus souvent prix et récompenses, pour des livres qu’ils ont pillés sans vergogne, car des structures bien établies (presse, réseaux, relations, productions) les encadrent et les poussent au succès, en contrepartie d’autres services. Ces pratiqes typiquement franco-françaises montrent le niveau culturel de la France d’aujourd’hui. Les avocats spécialisés en Droit d’auteurs se connaissent tous, et sont contrôlés par ces mêmes réseaux, donc pour l’auteur plagié, il est quasiment impossible
d’obtenir justice. Un parcours du combattant, perdu d’avance.