Les internationalistes entrent au Quai d’Orsay
Publié le 12 décembre 2009 par Les Influences
Les chercheurs en relations internationales ne veulent plus être à la remorque scientifique des écoles anglo-saxonnes, et viennent de créer leur association.
Visée : « réunir les spécialistes francophones des relations internationales dans les différents champs, faciliter leur coopération sur le plan scientifique et universitaire, et favoriser la reconnaissance et la promotion de leurs disciplines par les autorités nationales et internationales. » Elle se défend d’emblée de vouloir constituer un petit lobby en direction du ministère, des institutions, des entreprises ou des médias, ou même une école de pensée particulière. L’Association des internationalistes veut surtout contribuer au développement du vivier de spécialistes Il s’agit de contribuer au développement d’un vivier de spécialistes en relations internationales, économistes, géographes, historiens, juristes, politistes et autres. L’orientation se veut fermement pluridisciplinaire, pour l’enseignement supérieur, la recherche, et les expertises dont peuvent avoir besoin les autorités publiques et les organisations privées.
La promotion d’un vivier de chercheurs
L’Association cependant ne cache pas son dessein d’influence de ses expertises auprès du Quai d’Orsay et des organisations privées, mais aussi du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche. « Ce vivier présente la même abondance et la même richesse que dans les autres grands pays.
Il ne s’agit pas de constituer une « Ecole française », voire francophone, des Relations internationales, car la diversité des orientations qui existent au sein de l’Association rendrait cet objectif vain, et il serait d’ailleurs scientifiquement sans signification, fait-elle valoir dans ses statuts officiels publiés au J.O. Mais il s’agit de favoriser des approches spécifiques, des points de vue originaux, qui, à partir de l’espace francophone et dans une perspective résolument comparatiste, donneront du relief aux débats dont ces disciplines sont l’objet au niveau international, et contribueront à en garantir la diversité.
»
Le Comité constitutif de l’association est présidé par l’historien Georges-Henri Soutou, (1943), membre de l’Institut et tout fraichement élu à l’Académie des sciences morales et politiques.
On y trouve également : le professeur à l’Institut International d’Etudes Stratégiques Gilles Andréani, le politologue et enseignant-chercheur Bertrand Badie (Ceri-Sciences-Po), l’économiste et président du Conseil d’Analyse économique Christian de Boissieu, l’historien des relations internationales Frédéric Bozo (Sorbonne-Paris3), le professeur en sciences politiques internationales Guillaume Devin (Sciences-po Paris), le juriste et spécialiste du droit international Pierre-Michel Eisemann, le géographe Michel Foucher (Ens-Ulm), le professeur d’histoire des relations internationales Robert Franck (Panthéon-Sorbonne), sans oublier le professeur en droit (Panthéon-Assas), membre du Centre-Thucydide et rédacteur en chef de la revue Questions Internationales, Sur, et last but not least, l’actuel directeur de la prospective du MAEE, Pierre Lévy.
Aucune femme pour l’instant, et une moyenne d’âge honorable.
Dans le domaine de l’influence et de l’expertise, l’Association des internationalistes fera t-elle sienne la définition de Serge Sur en ce qui concerne la notion de puissance ? « La capacité de faire, de faire faire, d’empêcher de faire et de refuser de faire » ?
2 commentaires sur “Les internationalistes entrent au Quai d’Orsay”
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Les internationalistes entrent au Quai d’Orsay
Permettez moi de corriger quelques erreurs, typographiques ou autres, dans le texte qui précède.
Mon nom est Serge Sur(et non Pierre). Je dirige le Centre Thucydide (et non Thuclyde(?). La définition que je propose de la puissance est : « capacité de faire, de faire faire, d’empêcher de faire et de refuser de faire ».
L’Association des internationalistes est à vocation académique et oecuménique, comme l’indique sa déclaration de formation. Elle n’entend pas influencer quelque orientation politique que ce soit, mais fournir qui en a besoin en réflexions indépendantes et pluralistes, et concourir à la reconnaissance d’une discipline « Relations internationales » au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Avec mes remerciements
Les internationalistes entrent au Quai d’Orsay
Bonjour,
J’ai corrigé les coquilles.
Merci beaucoup pour les précisions apportées.
Arnaud