Arnaud Viviant chante Taoufik Ben Brik
Publié le 31 janvier 2010 par Rédaction LI
Samedi 30 janvier, la cour d’appel de Tunis a confirmé la condamnation de l’écrivain Taoufik Ben Brik a 6 mois ferme. Ecrivain, critique littéraire pour France Inter et blogueur d’ideeajour.fr, Arnaud Viviant a créé une chanson de soutien à la libération de l’intellectuel tunisien, souffre-douleur de la présidence Ben Ali. Téléchargez sa chanson, diffusez-là et lisez les textes de Ben Brik « la dynamite ».
Hier en effet, la Cour d’appel de Tunis a confirmé la condamnation de l’écrivain T. Ben Brik à six mois de prison ferme. Ecroué depuis le 29 octobre 2009, l’intellectuel et meilleur opposant à la présidence Zine El Abidine Ben Ali, est inculpé suite à la plainte d’une jeune femme d’affaires. Elle l’accuse d’avoir sciemment embouti sa voiture, puis de l’avoir insulté et enfin, frappé. T. Ben Brik, lui, se dit « victime d’un traquenard » de la police politique. « Dégradation de biens » et « atteinte aux bonnes moeurs » rétorque la justice.
Le 19 novembre, son procès a fait l’objet d’une spectaculaire démonstration, près de cinquante avocats s’étant offert pour défendre bénévolement celui qu’ils considèrent comme un persécuté politique. Ses articles publiés dans la presse étrangère, et notamment en France Le Nouvel Observateur et Mediapart, s’avèrent particulièrement rudes à l’encontre du président Ben Ali. Maintenu en détention depuis jusqu’à la confirmation du verdict, T. Ben Brik doit désormais purger sa peine officielle.
« Nous sommes face à un terrorisme d’Etat. Le comble est que cet Etat est soutenu par des Parlementaires européens qui vantent la réussite économique de la Tunisie et le fait que ce pays est un rempart contre le terrorisme. Je vais porter plainte après des Nations unies », a déclaré Azza Zarrad, la femme du journaliste, sur le site de Reporters sans frontières.
» Le dossier de l’accusation est vide. Rien ne justifie que Taoufik Ben Brik reste en prison », affirme quant à lui Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF.
L’un des avocats du journaliste, Maître William Bourdon, par ailleurs à l’initiative d’une pétition avec l’éditeur François Gèze, commente : « La confirmation de la peine prononcée en première instance ne fait que confirmer l’absence totale d’indépendance de la justice tunisienne. »
Les conditions d’internement inquiètent également l’entourage de l’écrivain. Depuis le 29 novembre, il a été transféré à la prison de Siliana, à 130 kilomètres de Tunis. Un éloignement indiqué sans précision et très tardivement à la famille et aux avocats. Or, T. Ben Brik souffre de la très rare maladie de Cushing (perturbation du mécanisme de régulation et de contrôle d’une partie du système endocrinien), et l’environnement carcéral ne semble pas garantir la meilleure hygiène, ni le meilleur suivi médical.
Ironie du sort pour le publiciste énervant, et attachant ours mal léché: le seul recours possible est la grâce présidentielle de Ben Ali.
Un commentaire sur “Arnaud Viviant chante Taoufik Ben Brik”
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Arnaud Viviant chante Taoufik Ben Brik
Magnifique plaidoyer de karim sarroub dans Mediapart:
http://www.mediapart.fr/club/blog/karim-sarroub/301109/ni-dieu-ni-maitre-ni-soutien-taoufik-ben-brik