Sarah Palin lance la révolution conservatrice du thé
Publié le 7 février 2010 par Rédaction LI
Droite sudiste contre néo-conservateurs. Dans la course au leadership intellectuel des opposants à l’administration Obama, l’ex-candidate à la vice-présidente des républicains a montré les dents à l’occasion de la première Convention nationale du mouvement Tea Party.
Depuis jeudi 4 février et durant trois jours, le grand hôtel Gaylord Opryland de Nashville (Tenessee) est devenu l’institution des « révolutionnaires conservateurs » étasuniens qui ont lancé la première Convention national du mouvement Tea Party. Les organisateurs, dont le leader est un avocat de Nashville, Judson Phillips, sont réunis au sein du « Tea Time Nation ». Le nom de ce rassemblement est une référence à la Boston Tea Party qui, en décembre 1773, lança la révolution américaine. Furieux contre les taxes imposées par la monarchie britannique, des colons du Massachusetts jetèrent à la mer leur stock de thé. A cette référence historique fondatrice, d’autres adeptes des tea parties rappelle aussi que le mot Tea peut être l’acronyme « Taxed Enough Already » (déjà assez taxés). Au confluent idéologique de ce mouvement, on distingue le courant populiste (qui n’est pas forcément conservateur aux Etats-Unis) mythifiant la pureté originelle du système politique et l’honnêteté de l’Américain moyen, et le néoconservatisme reaganien, fustigeant l’Etat.
« Nativistes », « birthers » et super-patriotes
Ce mouvement qui s’est propagé en 2009 à travers des tea parties informelles protestant contre la politique d’Obama, a ses héros médiatiques tels le chroniqueur de la chaîne financière CNBC, Rick Santelli qui explosa en direct contre la dilapidation de l’argent des contribuables et réclama une tea party à Chicago. Glen Beck, ex alcoolique et mormon fondamentaliste, anime également des talk-shows sur Fox News qui exaltent avec succès ces « révoltes populaires ».
Si le « Tea Time Nation » vient de vivre son heure de gloire, d’autres tea parties lui font concurrence, comme le « Tea Party Patriots » de Chicago et le « Tea Party Express » de Californie, qui lui attend le mois de mars pour se faire connaitre à travers une vaste campagne contre la remise des déclarations d’impôts le 15 avril. Les mois à venir diront s’il s’agit d’une flambée populiste comme en connait en réaction tout président démocrate, ou bien si les tea parties constituent un mouvement idéologique de fond.