Les tétons de Carla Bruni choquent l’Amérique

Selon Marilyn Yalom, historienne du féminisme et auteur de Le Sein, une histoire (Galaade), Carla Bruni serait un concept de first lady impossible aux Etats-Unis.

La presse anglaise s’est émue d’une robe portée par Carla Bruni, à l’occasion de la visite officielle du président russe Dmitri Medvedev, le 2 mars dernier : celle-ci, se portant sans soutien-gorge, laissait transparaître les tétons de la première dame. Une hérésie pour la culture étasunienne, selon Marilyn Yalom, historienne américaine et francophile du féminisme. Auteure d’un livre passionnant, Le sein, une histoire (Galaade, 2010), elle explique dans le magazine Next, supplément de Libération ( édition du 6/7 novembre), que “Carla Bruni-Sarkozy serait une première dame impossible aux Etats-Unis“. En effet, “sa vie sexuelle et son indépendance ne passeraient pas du tout.”

La fonction politique des seins

Cette exposition de poitrine choquerait assurément l’opinion. “Aux Etats-Unis, il est interdit de montrer un téton dans les magazines même sous une robe“, rappelle l’historienne de genre qui explique qu’allaiter dans les lieux publics a représenté une dure conquête des femmes, état par état. Cachés là bas bien au-dessus de l’aréole, les seins ont une puissante fonction politique ici : les seins nus de Marianne relèvent ainsi d’une tradition d’érotisme culturel profondément ancrée dans la psyché française, et ce depuis la Renaissance, assure encore Marilyn Yalom.