Séraphine revient à Alain Vircondelet
Publié le 26 novembre 2010 par Rédaction LI
L’écrivain est bien l’auteur de Séraphine et la victime d’un plagiat du cinéaste Martin Provost qui avait raflé 7 César pour son adaptation.
Alain Vircondelet et son éditeur avaient réclamé 600 000 euros de dommages et intérêts. Leur avocat, M° Christophe Bigot lors de l’audience, avait noté « une contrefaçon absolument caractérisée« , avec « des reprises au mot le mot de l’ouvrage« , soit « 35 occurrences de contrefaçon ».
Rappel des faits : En 1984, l’écrivain Alain Vircondelet consacre une thèse à Séraphine Louis alias Séraphine de Senlis (1864-1942), femme de ménage devenue artiste-peintre hallucinée et qui devait mourir de faim sous l’Occupation à l’asile psychiatrique de Clermont-de-l’Oise.
Dans la foulée, Alain Vircondelet publie chez Albin Michel, en 1986, une biographie, Séraphine de Senlis, plus enlevée que son travail universitaire, et qui est réécrite plus librement encore en 2008 sous le titre Séraphine : de la peinture à la folie.
« Reproduction servile »
En 2009, le cinéaste Martin Provost décroche 7 César pour Séraphine, avec Yolande Moreau dans le rôle-phare. Le film engrange quelque 845 000 entrées au cinéma. Le sang de l’écrivain, par ailleurs biographe reconnu de Marguerite Duras et d’Albert Camus, ne fait qu’un tour, lorsqu’il entend les dialogues du film. Comme un air de déjà entendu. Ou plutôt de déjà lu.
Pour preuve de « reproduction servile« , M° Bigot a ainsi donné cet exemple frappant:
« M. Vircondelet a imaginé Séraphine peignant avec de la terre molle et du sang, une image reprise purement et simplement dans le film: le plagiaire est pris la main dans le sac ». « C’est un procès de censure, on veut la mort du film« , a rétorqué M° Yves-Henri Nédélec, pour la partie adverse.
« Ce n’est pas la première fois que j’ai été plagié, mais cette fois cela a été fait de façon franchement grossière et arrogante , commente Alain Vircondelet aux Influences.fr. Le procès a été éprouvant, j’ai été traité d’à peu près tous les noms, de personnalité improbable et d’écrivaillon d’idées qui appartiennent à tout le monde, mais la justice en a décidé tout autrement. »