Le Wikipataquès de Houellebecq
Publié le 1 décembre 2010 par Rédaction LI
Même s’il a pioché dans Wikipedia, les emprunts du Goncourt 2010 Michel Houellebecq ne constituent pas un délit de plagiat selon la spécialiste Hélène Maurel-Indart.
Le lièvre a été débusqué par Vincent Glad, journaliste du site Slate.fr. L’auteur de La Carte et le Territoire en effet a méticuleusement recopié des extraits de fiches du site Wikipedia, mais aussi du ministère de l’Intérieur et d’un guide de châteaux et hôtels : bref cinq passages dédiés au CV de Frédéric Nihous, le président de “Chasse, pêche, nature et traditions”, à la description de la mouche (domestique), de la bonne ville de Beauvais, du métier de commissaire de police et de l’Hôtel particulier à Arles. Un jeu de collages, un clin d’œil, s’est-il mollement défendu.
« Une fausse drôle histoire de plagiat »
« Autant dire que si la lecture de tels passages au fil du roman est plutôt ennuyeuse, la révélation qui nous est faite d’un plagiat est vraiment rassurante : ah ! ce n’est pas du Houellebecq ! » s’amuse sur son site (www.leplagiat.net) Hélène Maurel-Indart, universitaire et spécialiste reconnue du plagiat littéraire.
Et de préciser, amusée : « Vous me direz qu’il fut une époque où les clins d’œil entre écrivains et lecteurs se faisaient via des citations cachées de l’Enéide ou de Flaubert. Les Oulipiens, si souvent invoqués pour justifier de bas larcins, savaient y faire et ils s’y connaissaient en matière de réécriture inventive et récréative ! »
Quoi qu’il en soit, Michel Houellebecq, même s’il copie-colle mal, n’a pas réalisé ici un plagiat, selon l’expertise de l’universitaire :
« Pourvu que personne en tout cas n’ait l’idée d’encombrer les tribunaux avec cette fausse drôle histoire de plagiat… Car, rappelons-le : pour qu’il y ait contrefaçon, il faut au moins que le texte recopié soit original pour mériter une quelconque protection. » Or Wikipédia est collaboratif et anonyme, un quasi collage de textes et de précisions perpétuel.