L’hommage en solitaire de Gérard Manset à Alain Bashung.
Alain Bashung (www.ladepeche.fr) On croise beaucoup de monde dans le petit livre précieux que Gérard Manset consacre à Alain Bashung, deux ans après sa mort : le jeune chanteur Raphaël, Philippe Djian, Nicolas d’Indochine, Julien Clerc, Pierre Lescure, Bernard Lavilliers, Antoine Gallimard, d’autres encore… Tous ont droit à leurs portraits, en quelques lignes, quelques pages, gracieuses, souvent émouvantes, parfois vachardes. Quant à Bashung, il apparaît et disparaît tout au long du récit, étoile fondante.
Gérard Manset (www.ouestfrance.fr) Dans la chanson française, Manset et lui n’étaient pas destinés à se croiser. Deux destins parallèles, deux façons opposées de concevoir le métier d’artiste : l’un de façon frugale, inapparente, solitaire ; et l’autre de préférence sur scène, à foncer droit dans le mur. Ils se sont finalement rencontrés trop tard, juste avant que le crabe ne pince Alain, lors de l’enregistrement de son dernier album, « Bleu Pétrole ». Manset lui avait donné trois chansons, dont le splendide « Comme un Lego » que Bashung interprétera tel un hommage du vice à la vertu. Pendant un temps, ils se croisent donc au restaurant, dans des pâtisseries, timidement, comme des égaux parfaitement dissemblables. Et quand Manset revoit Bashung, cette fois déplumé par la chimio, il note cette chose étrangement belle : « Il me semblait la transfiguration de quelque Gibson faramineuse et lourde, il devenait sa guitare ». Manset n’ira pas à l’enterrement au Père Lachaise. Mais l’on comprendra en lisant ce bijou baroque qu’il voyage désormais de plus en plus en solitaire.
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