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  2. Action exercée sur quelqu’un.
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Les Influences

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#Culture #Jean-Pierre Le Goff #La France morcelée #La Gauche à l’épreuve #Perrin

Jean-Pierre Le Goff enquête sur une France en miettes

Publié le 17 septembre 2011 par

L’auteur de « La France morcelée » est en train d’achever un travail de cinq années sur les profondes transformations culturelles et politiques d’un village du Lubéron.

Le sociologue Jean-Pierre Le Goff reconstitue le puzzle d'une France en miettes.
Le sociologue Jean-Pierre Le Goff reconstitue le puzzle d’une France en miettes.
Titre et sous-titre de travail : « La fin du village, une histoire française« . Son éditeur, Gallimard, devrait publier ce pavé à la rentrée d’automne 2012, soit après la présidentielle. La bibliothèque municipale de C., bourg du Lubéron, se dotera t-elle du prochain ouvrage du sociologue et philosophe Jean-Pierre Le Goff ? En effet, C., ( il préfère conserver encore la confidentialité du lieu) figure le centre d’étude du chercheur.

La force et l’originalité de Jean-Pierre Le Goff est de théoriser « à partir de l’arrière-fond très plastique de la culture des sociétés« . Se définissant volontiers lui-même comme « un intellectuel conservateur-rénovateur » , dans les traces d’une Annah Arendt qui « cherchait à redécouvrir les possibilités du passé« , Jean-Pierre Le Goff, cette fois, explore concrètement cette « France morcelée » qu’il avait théorisé dans un récent essai du même nom . L’auteur de Mai 68 : L’héritage impossible (La Découverte, 1998) ou La Barbarie douce (La Découverte, 1999), s’est posé cette fois dans un bar de boulistes, a recueilli près de 120 entretiens non directifs, longuement fréquenté « viandards » « bobos », babas cool, « cultureux »‘, immigrés, anciens combattants, pour constater les profondes transformations d’ordre culturel qui ont travaillé ce bout de pays depuis trente ans. A l’heure du sarkozysme et de la mondialisation, cette immersion dans un village durant près de cinq ans, devrait lui permettre de faire émerger le tableau pointilliste d’ « une France en miettes et d’une autre qui a foutu le camp« : « C’est un énorme travail d’écriture, très complexe, « prévient-il.

« Une France en miettes et une autre qui a foutu le camp.« 

En attendant cette somme qui pourrait faire événement, les éditions Perrin ont eu de leur côté l’excellente initiative de publier un recueil d’articles consacrés aux évolutions de la gauche française depuis 1968 : La gauche à l’épreuve est la dissection stimulante par Jean-Pierre Le Goff d’une gauche historiquement désorientée, en proie aux démons du « tout culturel » et de son « surmoi radical« , mais parlant « la langue de caoutchouc » du people et des médias. Un livre signé par un ami de la gauche et qui n’aime ni la fatalité, ni le prêt-à-penser.

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3 commentaires sur “Jean-Pierre Le Goff enquête sur une France en miettes

  1. Jean-Pierre Le Goff enquête sur une France en miettes
    Ouf !…
    Je viens enfin de terminer le bouquin de Jean Pierre ( max) Legoff : «  La gauche à l’épreuve 1968-2011  » ( Ed° Perrin Tempus Essai 2011 ). On me l’avait prêté pour que je donne mon avis, et j’avoue que j’ai beaucoup souffert :
    • à cause de la forme, d’abord : ce livre est en fait une collection d’articles déjà rédigés et pour la plupart publiés entre 2000 et 2010, eux-mêmes parfois repris d’articles plus an-ciens. Quelques ( courts ) textes originaux ( Préface, Introduction, Conclusion… ) ne per-mettent guère d’éviter les redites, parfois fastidieuses… Quant à la langue du socio-logue, je la trouve, moi, souvent bien rebutante : accumulant les termes spécialisés, mais souvent redondants, les références et les notes de bas de page souvent peu utiles ( on aimerait par exemple connaître la date de rédaction des ouvrages cités, plutôt que celle de l’édition de ceux que l’auteur a utilisés ! ).
    • Venons-en au fond… Je n’ai pas l’ambition ( ni l’envie ) de reprendre point par point les arguments ( ce serait fastidieux ) ni la démonstration ( si tant est qu’il y en ait une ) : je me limiterai à l’impression globale ( donc très subjective, évidemment ) que me laisse au bout du compte ce pensum souvent indigeste : Si je dois reconnaître que j’ai été sensible à certaines de ses critiques ( sur le sens et l’utilisation des mots modernisation et chan-gement, la dictature du management, la langue « de caoutchouc » et les incohérences des politiques menées, le rôle des médias, l’attitude face au terrorisme… ), je constate que Mr Legoff a manifestement conservé de sa jeunesse maoïste ( dont il parle évidemment très peu ) une haine particulière contre le Trotskisme, qui remportait davantage de suf-frages dans les AG, de l’université de Caen et qui semble avoir « contaminé » un certain nombre de nos élites. Mais cette détestation s’est clairement étendue à tout le mouve-ment de mai 68, et aux gauchistes ( qui pourtant n’auraient eu que peu de prise sur lui ), rendus responsables de la plupart des maux d’aujourd’hui. Mr Legoff n’aime pas non plus beaucoup les «  mouvements sociaux  » qui ne relèveraient que d’une mode ( les fémi-nistes, les homosexuels … ) accusés en particulier de dissoudre la politique dans des revendications «  identitaires  » égocentiques, et, surtout, de saper les valeurs morales de notre société !
    D’accord pour reconnaître avec l’auteur que la disparition progressive du prolétariat industriel dans nos sociétés post-industrielles explique en partie la perte d’audience des partis et groupuscules qui en faisaient la base de leur action.
    Qu’il le déplore ou non , c’est un fait, et ni les fallacieuses promesses du ministre «  du développement productif  », ni les incantations hypocrites à un retour de la Kroissance n’y feront rien : C’est désormais ailleurs que chez nous que les masses laborieuses exploitées ( souvent par ceux-là même qui leur avaient promis le «  Grand Soir  » ) s’échinent à produire «  au meilleur coût  » des biens plus ou moins utiles… que nous avons encore les moyens d’acheter… pour combien de temps encore ? Car c’est aussi chez «  eux  » que les fortunes se constituent désormais, et que se développe cette société de consommation à laquelle nous nous sommes finalement bien adaptés, après l’avoir tant haïe et dénoncée.
    Mais n’est-il pas évident qu’à plus ou moins long terme risquent de se poser de graves problèmes environnementaux ? Mr Legoff n’en a cure, manifestement, et préfère se livrer au dénigrement systématique ( et donc suspect ) des défenseurs de l’écologie et de la notion de développement durable, plutôt que d’envisager d’intégrer cette question dans un projet politique réellement adapté à la situation d’aujourd’hui.
    Car que propose l’auteur, finalement ? J’avoue avoir éprouvé une certaine difficulté à le discerner, mais je crois qu’en fait Mr Legoff reste manifestement marqué du sceau de ses engagements de jeunesse :
    – Productiviste, mais opposé à la mondialisation libérale ( qui réussit pourtant si bien à la Chine d’aujourd’hui ) ;
    – Humaniste, mais selon la conception européocentriste des Lumières ( qui se sont globalement satisfaits de l’esclavage ) ;
    – Opposé donc à la vision planétaire des écolos, comme à l’internationalisme trotskiste ( voire au tiers-mondisme ? ),
    il appelle clairement en conclusion à revaloriser les idées de Nation ( française ), de civilisa-tion (européenne ) et à recourir à des hommes providentiels ( comme de Gaulle ! ) …

    A opérer en quelque sorte une « Révolution Culturelle » … à la Doriot ?

    PS : Je venais juste avant de terminer « L’Homme qui aimait les chiens » de Leonardo Padura ( Metalié 2011 ), que la même personne m’avait prêté en même temps ( à dessein ? ). Au delà de sa forme romanesque, beaucoup plus agréable à lire, cet ouvrage, où se croisent un cubain désorienté d’aujourd’hui, le catalan Ramon Mercader, et son illustre victime, présente l’avantage de rendre humains ces 2 derniers personnages historiques. De rendre même presque sympathique un Léon Bronstein ( dit Trotski ) déchu, tirant le bilan de son action, donc de ses erreurs. De décrire enfin soigneusement les méthodes de manipulation stali-nienne, et leurs conséquences désastreuses, hier comme aujourd’hui, pour tous ceux qu’anim(ai)ent la recherche d’un monde plus juste, sinon idéal.

  2. Jean-Pierre Le Goff enquête sur une France en miettes
    Si ce livre était un roman, on pourrait dire : « Ce qu’il raconte est truffé d’erreurs, d’approximations, de médisances, mais dans les histoires, tout a l’air vrai et rien n’est vrai. »
    Seulement voilà : ce livre n’est pas un roman. L’auteur nous livre la parole d’un expert, censée faire avancer le débat.
    Or il ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes: la France villageoise n’est plus ce qu’elle était. Le milieu agricole a subi une mutation profonde, etc.
    Il accumule des idées toutes faites: autrefois, on s’entraidait, les enfants respectaient l’autorité de leurs aînés, on était heureux de travailler.
    Il oppose artificiellement deux façons de penser et de se comporter, attribuant les unes aux « anciens », les autres aux « nouveaux », alors que l’éducation des enfants, le rapport à la nature, à la culture, sont depuis longtemps des sujets sur lesquels les avis sont partagés pour des raisons qui n’ont rien à voir avec l’appartenance ou non à l’ancienne communauté villageoise.
    Il décrit de manière caricaturale et tronquée la vie scolaire, la vie associative, la vie agricole, au mépris de toute chronologie…
    Quel gâchis. Il y avait tant à dire sur ce village et ses habitants, les déceptions des uns, les espérances des autres, les aspirations des anciens étrangers, des nouveaux paysans, des « agricultureux » de toutes origines qui ont choisi ou non de vivre là.

  3. Jean-Pierre Le Goff enquête sur une France en miettes
    Plus de mystères : le village dont il est question dans l’ouvrage de Le Goff est Cadenet, dans le Vaucluse. Après l’avoir lu, je regrette une chose : l’espèce de complaisance dont fait preuve l’auteur en de multiples occasions… Affirmer, par exemple, qu’un Cadénatien (habitant du lieu) revenant de Marseille et pestant contre le fait qu’il y a beaucoup (trop ?) d’Arabes dans cette ville n’est pas franchement raciste parce qu’il tolère ceux qui vivent dans le village (« eux, c’est pas pareils, ce sont NOS Arabes… ») c’est, selon moi, de la complaisance. Idem pour la chasse : on peut apprécier la viande comme nourriture sans pour autant être obligé d’adhérer au folklore qui entoure aujourd’hui cette activité (treillis, 4X4, déplacements en bandes, « culture du résultat et de la performance » etc…) Pourquoi ne pas admettre que cette activité s’est « industrialisée », qu’elle est devenue, au fil des ans un genre d’armée d’occupation et qu’elle n’a plus grand-chose (rien ?) à voir avec la chasse pratiquée par les anciens ? Ces partis pris, parmi d’autres, pourraient laisser supposer que l’auteur a délibérément décidé de ne pas froisser certains habitants du village… Avec lesquels, peut-être, il lui arrive de trinquer, quelquefois, au bar des Boules ?!

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