10% du marché du livre serait détruit par la nouvelle TVA
Publié le 4 décembre 2011 par Les Influences
Les libraires se rebiffent et appellent les lecteurs à être des électeurs
Les élus locaux sont interpellés par les libraires, au sujet du passage annoncé du taux de TVA de 5,5% à 7% sur le prix du livre. Cette mesure paraît pourtant bien anodine aux yeux du profane ou d’un technocrate. Pourtant, « elle risque de porter un coup fatal à environ 10 à 15% des commerces indépendants (le résultat net moyen en librairie est actuellement de 0,3%) et à en fragiliser bien d’autres« , déclare par exemple Olivier Huguenot, vice-président de l’Association des libraires indépendants en Lorraine et animateur lui-même de la librairie Le Neuf, active et de bonne réputation, à Saint-Dié. Que le livre, produit symbolique par excellence et déjà fragilisé par une année médiocre, se trouve ainsi pénalisé comme sa ville connaît elle-même les difficultés de la désindustrialisation, lui paraît de mauvaise augure en période de crise et de chômage massif.
L’amendement anti-TVA du livre repoussé d’un cheveu
Le 30 novembre, un amendement a été déposé à l’Assemblée nationale par le député (UMP) Hervé Gaymard avec le soutien de Gilles Carrez ( rapporteur du budget) pour sortir le livre de ce train d’augmentation. A deux voix près, et malgré un large consensus, l’amendement a été repoussé. En ressort tout de même une forme d’alliance transpartis face à cette mesure : » Ils ont conscience que le livre est « à part » dans cette histoire et qu’il n’y a rien à gagner (en terme de versement de TVA supplémentaire mais aussi en terme d’image) et qu’ils ont tout à perdre (fermeture de librairies, emplois perdus, réseau de libraires amputé… c’est toute la chaîne du livre qui est mis à mal) » analyse Olivier Huguenot.
Les réseaux de libraires cherchent maintenant la suppression définitive de cette décision, et demandent à leurs lecteurs d’être des électeurs en interpellant sénateurs et députés.
» Il faut faire passer le message que l’application de la mesure coûtera plus cher à l’Etat qu’elle ne rapportera vraiment et détruira 10% du marché du livre, et fera fermer des librairies et des rayons livre dans nos petites villes« , déclare le libraire de Saint Dié.