Yves Cochet veut nous préparer à la catastrophe de 2022
Publié le 5 mai 2012 par Les Influences
Où va le monde ?, par Yves Cochet, Jean-Pierre Dupuy, Susan George et Serge Latouche, Mille et une nuits : du bon usage politique de la catastrophe annoncée
Ces réflexions sont issues d’un colloque de l’Assemblée nationale, organisé le 10 décembre 2010, intitulé Où va le monde ? et viennent de faire l’objet d’une publication.
« Croissantistes » contre « décroissantistes »
Yves Cochet, eurodéputé, ancien ministre de l’Environnement de Lionel Jospin, et figure controversée chez les Verts eux-mêmes pour son diagnostic jugé par trop catastrophiste, est sans doute le plus saillant des intervenants. Lui, le député aux mains dans le cambouis insiste sur le grand décalage thermostatique entre la réalité d’une situation et sa compréhension partagée par le plus grand nombre. La lenteur du changement des idées et des comportements dans toute société, en temps ordinaire, est avérée et conduit à l’inertie sociale. Seule, une catastrophe très probable (notamment par l’effondrement du système énergétique mondial dans cette décennie) selon Cochet, pourra provoquer « un sursaut vitaliste de la jeunesse du monde » et fera accepter le principe d’un modèle de décroissance. Fustigeant les documents prospectivistes prévoyant les prochains budgets de la France, mais avec des paramètres macroéconomiques et un état d’esprit « croissantiste » qui tiennent de moins en moins, il leur oppose une vision « récessionniste » de très longue durée. Catastrophiste, Yves Cochet ? Il s’en défend : « Mes propos ne sont pas fatalistes, pessimistes ou dépressifs, ils ne signifient pas la fin de la politique, au contraire : ce sont ceux qui nient la proximité de la catastrophe, ceux qui croient à la discontinuité, ceux qui s’enivrent de l’illusion de la croissance qui sont catastrophistes, sans le savoir, par aveuglement. Mon message est un appel à une créativité, une inventivité, une imagination politique nouvelles, comme on rencontre parfois lorsque l’histoire s’intensifie.«