Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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#Abécédaire de la réconciliation #éditions Le Bord de l’eau #Politique #Robert Zarader

Un conseiller de François Hollande appelle à la réconciliation

Publié le 25 mai 2012 par

Le quinquennat Hollande sera-t-il cool ? Robert Zarader vient de publier un ouvrage qui passe en revue les nouvelles solidarités et l’aspiration de la société française à des relations plus douces

veille.gif Le match présidentiel est terminé, serrons-nous la main, embrassons-nous Folleville ! Le mot est apparu en boucle dans la bouche du candidat puis du président Hollande : « Réconciliation« . A-t-il eu besoin d’un conseiller pour lui chuchoter l’idée au creux de l’oreille, ou bien ce mot volait-il dans l’air du temps ? Justement, Robert Zarader, très discret et très fidèle conseiller de François Hollande, dirigeant la société de conseils et de stratégies en communication Equancy&Co, déjà auteur de La Bêtise économique, vient de faire publier un opuscule collectif intitulé Abécédaire de la Réconciliation.
Changement d’ère : il y a encore cinq ans, on évoquait le temps de la « Défiance« . Les cellules de veille des agences de marketing retenaient ce maître-mot structurant les relations de la société française. S’agrégèrent tous les termes noirs de la diabolisation (ce qui sépare) : division, stigmatisation, discrimination, ségrégation. Se dessinait un monde de pauvretés et d’exclusions à plusieurs vitesses, de chiens de faïence et de guérilla de sécession en tous genres. La campagne du candidat social-démocrate se sera basée sur l’analyse de ce cauchemar social-là et la promotion au contraire d’un retour à des rapports plus « normaux« , pour ainsi dire « apaisés« , voire plus « cools » dans une société française excédée lors du quinquennat Sarkozy. Les Français ont besoin de « considération » comme l’a formulé à l’envi François Hollande, dans une langue très DRH. La touche « Pause » constituerait-elle le nouvel emblème du nouveau règne ?

La personne solidaire remplacerait l’individualiste néo-libéral

Un peu trop emballé en produit de communication consensuelle, ce petit Abécédaire n’en fait pas moins ressortir des pistes de réflexion à emprunter sans faire la fine bouche, d’autant plus qu’elles sont franchement rafraîchissantes. Sont passées en revue des notions telles que l’Altruisme, l’Urbanité, les Solidarités, la Proximité, le besoin de Régulation, le Mutualisme, ou le Durable sans oublier l’Optimisme. Pour Robert Zarader, l’individualisme libéral calibre années 1980-2010 qui a accompagné la mondialisation économique est en train de s’effacer au profit de la « personne ». L’homo economicus, calculateur en eaux froides, se voit concurrencé par un être coopérateur et altruiste. Dans la lignée de Marcel Mauss (« S’opposer sans se massacrer« ) et de l’économiste Jeremy Rifkin et sa Civilisation de l’empathie (Les Liens qui libèrent, 2011), on pourrait ainsi assister à « une ascension vers le pic mondial de l’empathie« . Ce qui n’a rien à voir avec un catéchisme du Bisounours, mais correspondrait à des mutations observées, notamment par un économiste libéral-libertaire tel que Yann Moulier-Boutang et sa théorie de l’économie de pollinisation. Autrement dit, « c’est aujourd’hui une nécessité pour construire et développer entre tous les acteurs des modes de coopération (économiques, sociaux, politiques, etc.) efficients et conformes aux nouvelles réalités de l’économie de marché : nous assistons au basculement d’une économie d’échange et de production vers une économie de pollinisation, de coproduction et de contribution » soutient Robert Zarader. Il souligne ainsi le bruit de fond de l’économie solidaire et sociale qui dans le brouhaha crisique, est en train de faire entendre sa petite musique.

Le terme de la Réconciliation a surtout émergé dans une période frappée par trois crises importantes, estime encore Robert Zarader. La première est celle de la valeur et de la mesure (la gratuité comme usage mais également comme menace létale, la capitalisation de l’immatériel et ces nouveaux systèmes économiques que représentent les communautés et les réseaux). La seconde concerne la nature même de l’entreprise et de la nature du travail. La troisième, plus profonde, est celle de « la (dé)considération de la personne comme de son environnement » pour en faire un individu découpé en tranches de rentabilité. Alors, fini Hobbes à cheval sur son Léviathan, terminée la fable de l’homme qui est un loup pour son semblable ? Rien n’est moins sur, mais Robert Zarader préfère insister avant de consommer tout entier un bol de ciguë : « Constat d’évidence : le marché a enfanté plus d’égoïsmes et de conflits individuels et collectifs que ceux qu’il était censé effacer. Le temps du marché ne supporte plus ‘en apparence’ le conflit généralisé et la division sociétale qu’il entraîne. »

Le match présidentiel est terminé, les législatives ne font que commencer, les plans sociaux sont décongelés mais rêvons (et pensons) un peu dans ce monde de brutes et de coups de pied de l’âne sous la table.

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