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4 commentaires sur “Sous le signe de la peste et de la malédiction

  1. la chanson du CIMETIERE POUR MORTS VIVANTS
    Concernant la chanson enfantine du CIMETIERE POUR MORTS VIVANTS : bien sûr elle est “causa sui” dans le scénario original du film.

    Du point de vue de l’histoire du cinéma fantastique, sans doute est-elle aussi une reprise efficace de la manière dont la chanson enfantine de THE INNOCENTS [Les Innocents] (GB 1961) de Jack Clayton (adapté d’après la longue nouvelle ou le court roman fanatastique TURN OF THE SCREW [Le Tour d’écrou] d’Henry James) était mise en valeur comme quasi-commentaire de l’action à certains moments, voire comme quasi-moteur de cette action ?

    Les scénaristes et les cinéastes italiens sont cinéphiles, comme on sait.

  2. Sous le signe de la peste et de la malédiction
    Deux précisions + esthétique du N.&B. et Histoire du cinéma :

    – CIMETIERE POUR MORTS-VIVANTS avait bénéficié à sa sortie d’une critique positive de René Prédal, LE CINEMA FANTASTIQUE, éd. Seghers, coll. Guide du cinéma, Paris 1970.

    – Le buste antique devant lequel s’arrête la course de la jeune fille, vers la vingtième minute du CIMETIERE POUR MORTS-VIVANTS, est un buste de Sénèque dont le cliché avait d’ailleurs été utilisé pour la première de couverture de la 4ème éd. revue et mise à jour du beau livre de Pierre Grimal, SENEQUE, éd. P.U.F., coll. Philosophes, Paris 1966

    Sur le plan esthétique, on peut noter un usage très différent du N.&B. à la même époque : contrasté d’un noir d’encre dans LA CRYPTE DU VAMPIRE, gris-cendre selon la belle expression de Mathis dans CIMETIERE POUR MORTS-VIVANTS.

    Une question que je me pose (et on rejoint ici la problématique technique du report des films chimiques sur support numériques, en passant par le problème des copies exploitées en salles) : ces N.&B. si différents sont-ils l’effet d’une volonté des cinéastes ou bien l’effet du hasard des copies retrouvées, et du réglage des télécinémas au moment du transfert vidéo ? En d’autres termes, Mastrocinque a-t-il voulu ce N.&B. d’un noir d’encre magnifique – que les photos d’exploitation et la B.A. restituent tout autant -et Pupillo + Di Palma ont-il voulu ce gris cendré ? Question à laquelle ils avaient peut-être répondu à l’époque où Midi-Minuit Fantastique avait la possibilité de la leur poser mais l’ont-ils fait ? Lucas Balbo a filmé un entretien avec Pupillo – probablement le seul jamais filmé en vidéo – quelques années avant sa mort : il faudrait l’éditer un jour intégralement en vidéo. Concernant Mastrocinque, UN ANGE POUR SATAN était photographié dans un N.&B. intermédiaire entre celui de LA CRYPTE DU VAMPIRE et celui de CIMETIERE POUR MORTS-VIVANTS, si ma mémoire est bonne. Pour s’en assurer (mais y a-t-il une possible assurance en ce domaine ?) il faudrait revoir son édition vidéo numérique sortie chez Seven 7, qui a également réédité DANSE MACABRE et CALTIKI LE MONSTRE IMMORTEL.

    Subjectivement, je préfère d’emblée le noir d’encre contrasté du Mastrocinque : il est expressionniste par nature. Je reconnais cependant la qualité morbide du gris cendré du Pupillo, non moins belle par elle-même.

    1. Sous le signe de la peste et de la malédiction
      Gris cendre

      Je me rappelle parfaitement ces tons bien présents dans les copies de CIMETIERE POUR MORTS-VIVANTS lors de la sortie du film (au Styx, rue de la Huchette), même souvenir en revoyant le film près de trois décennies plus tard au Brady. Tons qui sont ici, effectivem., parfaitement associés au climat délétère du film. Un délétère presque rutilant.

      1. Sous le signe de la peste et de la malédiction
        Ah très bien : merci pour cette très utile précision car pour ma part, je ne l’avais vu qu’au Brady en reprise vers 1977 !

        J’avais été doublement attiré par ce film : en raison de son titre évocateur d’une part, de la présence de Barbara Steele d’autre part. D’autant plus que j’avais lu le n°1 de CINEFANTASTIC qui montrait, dans son dossier filmographique sur Barbara Steele, les photos nues N.&B. prises dans la baignoire du CIMETIERE POUR MORTS-VIVANTS.

        En tout cas, ce point d’histoire du cinéma est donc bien éclairci par le témoin de première main de l’exploitation du film que vous êtes, cher Mathis : puisque les copies avaient toutes cette coloration alors on peut donc en déduire qu’elle était volontaire, nullement contingente. En somme, le télécinéma à partir duquel le master ARTUS a été fabriqué a bien respecté le travail original du cinéaste et de son directeur de la photo.

        Merci encore pour ce témoignage bien complémentaire de votre critique !

        PS c’est très curieux, le travail opéré par le temps sur la vision esthétique d’une oeuvre. Vers 1977, ce film m’avait déçu. Revu en 2012, il me semble d’une grande beauté plastique, je souscris entièrement à tout ce que vous en écrivez.

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