Arrachage

n.m (1597). Un nouveau mot pour 2013 : c’est le Ministre de l’intérieur Manuel Valls qui le lance

L’ arrachage est tendance. C’est le Ministère de l’intérieur qui l’affirme dans sa livraison des crimes en 2012, produite par les chercheurs de l’ONDPR (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales).  » La lutte contre ces arrachages est une priorité  » a déclaré le ministre Manuel Valls. D’ordinaire, on arrache (déraciner fermement) les patates et les carottes sans oublier les mauvaises herbes, aujourd’hui il s’agit d’arracher des portefeuilles, des sacs à main et des colliers en or. Ce type de délit qui sévit depuis cinq ans environ est en progression fulgurante de + de 8,5%. Les 3 380 victimes supplémentaires et déclarées de 2012 sont les femmes, et, ou, les personnes âgées. L’arrachage serait ainsi le symptôme criminogène de la crise, ou d’une nouvelle ruée vers l’or depuis l’explosion de son cours. L’expression label Manuel Valls supplante le vol à l’arraché, terme plus doux évoquant plus la rapidité d’un vol, exercé comme presque en passant. Avec l’arrachage, on est passé à la violence préméditée, frontale, systématique. Ce mode opératoire sans arme mais violent est plus fréquent en zone rurale ou suburbaine (+ 29,5%) qu’en ville intra-muros ( + 7,9%). Désormais, il faut arracher les arracheurs.
L’attrait irrésistible de l’or et du Smartphone a presque fait passer deux autres tendances fortes de l’année écoulée : le recul « historique » des homicides (- 2,3% en ville, -22,4% en zone rurale), du jamais-vu depuis le siècle dernier en 1996, mais aussi la très forte augmentation des tentatives de tuer (+ 11% en ville; + 34,6% en zone rurale) qui traduit une violence à fleur de peau de la société.

On notera que le verbe « s’arracher » (1669) témoignant d’une action de détachement que l’on fait avec effort, douleur ou peine paraît également idoine en cette année de chômage massif et de guerre du Mali dont les craintes de s’y ensabler commencent à voir le jour.