Souad Ayada : d’Avicenne au Conseil supérieur des programmes
Publié le 26 novembre 2017 par Les Influences
La philosophe des spiritualités de l’islam remplace le géographe Michel Lussault
Créé en 2013, le CSP a déjà consommé deux responsables à ce poste, Alain Boissinot, pourtant ex-recteur aguerri, et le fringant géographe universitaire qui aura eu quelques passes d’armes médiatiques avec le nouveau ministre. Constitué d’experts et de parlementaires de tous bords, cette » fabrique des programmes » est destinée à faire la transparence sur les choix et les décisions éducatives. Le dernier communiqué émanant de l’organisme remonte à janvier 2017, en plein débat vif sur le prédicat. Le profil de Souad Ayada devrait plaire aux méritocrates. Inspectrice générale de l’éducation nationale, âgée de 48 ans, elle a passé toute sa vie à l’école: Naissance au Maroc en 1970, scolarisation française à l’âge de 4 ans dans le Nord, en primaire à Grande-Synthe, Université de Lille, CAPES et agrégation de philosophie à Lille, allocataire de recherche, enseignante de philo en lycée et en classes préparatoires, inspectrice d’académie, et fin 2011, inspectrice générale. En supplément d’âme hors de la machine, elle est l’auteure d’un Avicenne (Ellipses, 2002) et de L’islam des théophanies (CNRS édition, 2010). Dans ses ouvrages, Souad Ayada marque son intérêt pour les spiritualités de l’islam. Sur le HuffPost Maroc, l’écrivain Maati Kabbal souligne sa passion du soufisme. Elle partage ainsi avec son mari, le philosophe Christian Jambet, un vif intérêt pour la figure et les textes de l’islamologue Louis Massignon qui lui a inspiré une série d’articles, et sa participation à un très beau livre collectif, Écrits mémorables de Louis Massignon (Albin Michel, 2010).
Un peu de douceur dans un monde scrogneugneu ne saurait nuire : la nouvelle présidente du CSP doit s’atteler à une mission risquée, l’évaluation des contenus enseignés au lycée ainsi que ceux évalués lors du bac. En attendant les réjouissances du nouveau bac promis pour 2021 et la réforme délicate de l’accès à l’enseignement supérieur.