L’inquiétante fuite des scientifiques turcs
Publié le 18 mars 2018 par Les Influences
L’idée : Alors que le système Pause du Collège de France attendait des chercheurs réfugiés syriens et irakiens, ce sont massivement des turcs qu’il accueille.
Revue Hérodote n°168, Géopolitique des universités, La Découverte, 200 pages, 22 euros. Publication : 29 mars 2018.
Politique. La fuite des cerveaux est toujours préoccupante pour un pays et son avenir. L’Irak et la Syrie connaissent depuis quatre ans, une impressionnante hémorragie de population. Dans ce contexte, l’ex-secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche, Thierry Mandon, avait donné en janvier 2016, son coup de pouce pour la mise en place du système d’accueil Pause (pour Programme national d’aide à l’accueil en urgence des scientifiques en exil). Des personnalités du monde de la recherche comme Alain Prochiantz et Patrick Boucheron parrainent cette initiative.
» Cela en dit long sur la situation préoccupante de l’université en Turquie. » Thierry Mandon.
Or en 2018, la réalité est très différente de l’intention, à en croire Thierry Mandon. Dans une interview à paraître dans la prochaine livraison de la revue Hérodote, dirigée par Béatrice Giblin et Yves Lacoste, il évoque l’évolution de cet accueil en une année. » Quelques moyens budgétaires ont été dégagés au sein du ministère et une fondation a été créée au sein du Collège de France pour lancer cette opération. Pour les intellectuels de nombreux pays, cette opération a été l’occasion de redécouvrir le système français qu’ils avaient perdu de vue depuis longtemps.(…) À l’arrivée, la surprise a été que les universitaires originaires de Turquie représentent 60% des bénéficiaires du dispositif alors que c’étaient surtout des Syriens et des Irakiens qui étaient attendus. Cela en dit long sur la situation préoccupante de l’université en Turquie » analyse t-il.