Balzac a Paris dans la peau
Publié le 26 mai 2018 par Les Influences
L’idée : accompagner le romancier dans ses pérégrinations parisiennes et comprendre son lien particulier avec cette ville.
Éric Hazan, Balzac, Paris, La Fabrique, 216 p., 14 euros. Publié : janvier 2018.
Essai. Lorsqu’il n’est pas par monts et par vaux parisiens juché sur son vélo, l’éditeur-essayiste écrit sur les sinuosités politiques, sociales et la poésie mémorielle de la grande ville. Ici, il accompagne Balzac dans son amour et ses pérégrinations parisiennes, et tend la toile urbaine sur laquelle le romancier ogre évoluait. On le suit volontiers sur les grands boulevards, ou dans les rues obscures – ou au contraire aveuglées par la lumière gazeuse —, toutes perpétuellement boueuses, et quitte à perdre souffle, car lui fut coursé constamment par huissiers et créanciers. On achète avec lui son mélange de marcs de café précis aux quatre coins de la ville. On se fond au milieu de la faune citadine, bigarrée et subtile qu’il sait si bien dépeindre. Uniquement par le choix soigné des noms des personnages et des détails de rue, le romancier campait comme personne la sociologie parisienne. On souscrit à la réflexion de Baudelaire sur la modernité balzacienne.
Selon Hazan, Balzac entretenait une « relation unique avec Paris » à nul autre romancier pareil. Ce livre sait nous faire aimer ce couple, le romancier et Paris qu’il comparait à « une fille, une amie, une épouse ».