François Tétreau, mort d’un passeur québecois
Publié le 12 avril 2019 par Les Influences
Poète et traducteur, il a nourri l’édition québecoise et française de sa poésie et de belles traductions d’écrivains nord-américains.
Influenceur. Son éditeur montréalais, Le Noroît, l’a annoncé dans sa newsletter : François Tétreau nous a quittés le 11 mars mars 2019. Inconnu du public, il faisait partie de ces nombreux intermédiaires culturels sans qui la transmission internationale littéraire perdrait quelques saveurs. Né en 1953, poète (prix Jovette-Bernier en 1993), essayiste, romancier et traducteur, il a publié au Québec de nombreux recueils de textes et essais. En France, il a été le compagnon de route du Castor Astral depuis Séquence particulière paru en 1982, et a participé à de nombreux titres de la collection Castor Music (Barney Hoskyns, Jesse Fink, Frank Lisciandro).
L’art d’être dépassé par l’écriture et la biographie de Jimi Hendrix comme dernières traces de François Tétreau
François Tétreau était un passeur entre l’Amérique du nord et la France. Ses traductions d’essais, de poésies (Hart Crane, Jim Morrison) et de romans (Jonathan Buckley) parlent d’elles même. Les éditions Le Noroît ont publié fin 2018, son tout dernier essai, Le fait d’écrire autour du journal de Jean-Pierre Guay. De l’écriture comme une aventure exploratoire. Cet écrivain s’était laissé déborder, si ce n’est dévorer par un journal intime qu’il tint de 1986 à 2000. Ou comment un texte de carnet de notes devient un impressionnant feuilleton autobiographique caustique et sur le vif en 6 volumes. La dernière traduction de François Tétreau, Jimi Hendrix de Londres à Monterey de Jas Obrecht, terminée quelques jours avant sa mort, paraîtra au Castor astral à la fin de l’année.
Serge Safran, éditeur et ami