Denis Olivennes, de Marianne à Libération
Publié le 11 juin 2020 par Les Influences
Il devient directeur général et cogérant du quotidien qui voit son statut se transformer en fondation de presse.
MÉDIAS. Information confirmée par l’AFP : Denis Olivennes, 60 ans, vient d’être nommé directeur général et cogérant du quotidien Libération. Lycéen militant aux Comités rouges, puis secrétaire général de la très libérale fondation Saint-Simon, normalien et énarque, il n’est pas un inconnu des médias. Sa dernière présidence était celle de CMI France, la pelote de médias français du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky en pleine expansion : l’acquisition de Marianne, mais aussi de Elle, Version Femina, Télé 7 jours, Télé 7 jeux, France dimanche et Ici Paris, sans oublier une participation au groupe Le Monde, en attendant la télévision.

Discret mais s’intéressant à la vie des idées, Denis Olivennes est aussi essayiste.
C’est aussi l’ancien manager de Air France, Canal+, Le nouvel observateur, Europe 1 et Lagardère active qui a été appelé à la rescousse. Denis Olivennes remplace Clément Delpirou. Il travaillera avec le directeur de la rédaction, Laurent Joffrin, supervisera le management et accompagnera le développement du journal. En grande difficulté depuis des années, le quotidien est en train d’opérer une mue statutaire avec la création d’un FDPI (fonds de dotation pour une presse indépendante). Cette transformation devrait prémunir le titre de toute tentation actionnariale prédatrice et conforter sa stabilité. Une fois le fonds de dotation effectivement créé, Denis Olivennes prendra la présidence de Presse indépendante SAS.
Discret mais s’intéressant à la vie des idées, Denis Olivennes est aussi essayiste. Publié l’année dernière, son Délicieux malheur français (Albin Michel) appelait au renouveau des « jours heureux » du Conseil national de la résistance pour créer un nouveau modèle de société et d’État. Il rêvait à un big bang intellectuel pour prendre en compte les classes moyennes particulièrement maltraitées et ne plus se laisser supplanter par « le triomphe social des corporations et la tyrannie culturelle des minorités ». On ignore si une fraction conséquente de la rédaction de « Libé » a les oreilles qui sifflent.