Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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L’esthétique Daesh de Daft Punk : Rest in Hell

Publié le 27 février 2021 par


Le 22 février, Daft Punk, notre meilleur produit d’exportation en variétés, version électro dit-on, s’est fait exploser. La vidéo, Épilogue, est sinistre : c’est un rituel djihadiste mortifère. Et le testament d’une époque. 

Daft Punk, Épilogue, une vidéo sinistre.

Il suffit de comparer cet Épilogue, qui fait se pâmer les quarantenaires qui se sont tortillés sur la musique entraînante de Daft Punk dans des parties monstres pré-distancielles à Bercy ou ailleurs, aux supplices djihadistes pour voir le parallèle sémiotique : les signes parlent. Tout y est : la terre dure de sable rouge, le supplicié qui s’avance la tête couverte, le tortionnaire vêtu comme un soldat de l’État islamique, sanglé de noir et masqué, la victime vêtue de même mais qui enlève sa combinaison protectrice en signe de soumission, qui baisse la tête, se tourne, l’allumage de la bombe, le supplicié qui s’avance, et l’explosion. Enfin le ciel au couchant, qui souvent dans les vidéos d’ISIS signifiait la descente de l’Occident, accompagné d’une musique chantée, en parfait timing d’un nachîd, ce chant islamique de célébration. Tout y est : couleurs, décor, objets, personnages, bande-son.

Daft Punk réfère parfaitement la mort de l’hédonisme consumériste qui a caractérisé la génération de 2000.

Daft Punk, qui a su toujours manipuler les tendances, a pillé un imaginaire effrayant et mortifère.
En fait, Daft Punk réfère parfaitement la mort de l’hédonisme consumériste qui a caractérisé la génération de 2000, la dernière à avoir fait la fête. Souvenez-vous du tube mondial qui servait lui de prologue à l’album Discovery en 2001, « One more time », encore une fois. 

Daft Punk, One More Time, référence parfaite à l’hédonisme consumériste.

Une voix d’eunuque synthétiseur y répète, hébété, « on va faire la fête encore une fois », avant de disparaître, et on y voit une foule robotisée en graphisme dans le style des mangas japonais, des caricatures d’Européens androgynes réduits à des cartoons, hurler « faisons la fête une dernière fois ». Le plus grand succès de dance de tous les temps. 
Jamais le truc n’eut un tel succès que dans le contexte des attentats du 11-Septembre – écoutez sur la vidéo officielle le son des jets lancés à tout vitesse sur la Fête –  et le déclenchement  de la guerre générale menée par l’Islam djihadiste. À la fin de cette vidéo, on entend une cloche : le glas des morts qui sonne. Mais voilà « faisons la fête, juste encore une fois », et oublions qu’on ne danse bien qu’au bord d’un volcan, car « ça chauffe » ! 
Cette génération de quarantenaires, qui a fait défiler l’armée un 14-Juillet sur Daft Punk, a été littéralement intoxiquée par le message hédoniste et automatisé de cette musique électro, c’est-à-dire une musique faite pour des robots, par des robots, et mimés par deux robots, dans un bal mené par deux robots sinistrement et lâchement anonymes comme les bourreaux couverts d’une cagoule. 
Rarement de fait un groupe de variétés (car ce sont des « variétés ») n’a autant saisi le Zeitgeist des années 2000 : tout s’effondre, on coupe des têtes, on brûle vivant un pilote, on fait exploser au mortier des prisonniers dans un paysage crépusculaire de sable chaud. Mais c’est la fête, mes petits Européens ! 

Ils auront mis du temps à (ne pas) jeter bas le masque, les deux « petits cons stupides » (traduction exacte de « daft punk »). Dommage qu’un seul ait explosé. RIP, in Hell.

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