Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

Filtré pour vous : L'actualité politique et intellectuelle

« Radical, radicalisé » ? Comment s’organiser politiquement

Publié le 22 mars 2021 par


« Si l’on a si souvent opposé les sociétés industrielles aux sociétés militaires, c’est que l’on a considéré la paix comme étant le premier des biens et la condition essentielle de tout progrès matériel : ce dernier point de vue nous explique pourquoi, depuis le XVIIIe siècle et presque sans interruption, les économistes ont été partisans de pouvoirs forts et assez peu soucieux des libertés politiques. »

Georges Sorel, Réflexions sur la violence

« C’est un radical » – tels furent les mots que Mary, à la table de laquelle j’avais été invité à prendre place lors du déjeuner de fête nationale au Washington Club, lâcha du haut de ces quatre-vingt ans et soixante ans de service au département d’État américain. L’ambassadrice parlait d’Obama qui venait d’être élu en novembre 2008. Et elle ajouta, péremptoire, « formé par Alinsky ».

« Community organizing », ce qui manquait aux Gilets jaunes et à Génération identitaire : une petite histoire

Alinsky ? On a beaucoup écrit sur les rapports de la coterie Clinton et du mode opératoire Obama avec ce sociologue militant de Chicago pour expliquer comment il  les forma aux techniques « radicales » d’organisation politique, directement ou indirectement. Les néo-cons de la droite pro-israélienne le vilipendèrent comme un « juif déraciné », et essayèrent de démontrer qu’Hillary Clinton était sa disciple à cause d’un mémoire en science politique qu’elle lui avait consacré, en 1969, à vingt et un an. Que Bill Clinton eût fait interdire, en 1993, la publication de la thèse de sa femme durant sa présidence (1993-2001) n’arrangea pas la rumeur. Depuis 2001 ce mémoire est de nouveau accessible (à qui sait chercher) et il revient régulièrement à la surface, comme preuve que le Parti démocrate est manipulé par des « radicals ». Les émeutes « radicales » des Black Lives Matter en particulier, qui ont mis à feu et à sang l’Amérique durant l’année électorale 2020, apportent de l’eau à ce serpent du Loch Ness américain.

Page de titre du mémoire en science politique d’Hillary D. Rodham (1969).

Le lien des Clinton-Obama avec l’intellectuel militant Saul D. Alinsky (1909-1972)  se fonde surtout sur le fait qu’il fut le théoricien et praticien du « community organizing », ou comment organiser la base pour des actions concertées et efficaces de changement social et ce, dès les années Trente lors de la Grande Dépression, avec son travail sur la jeunesse délinquante et carcérale – condensées dans son premier livre, Reveille for Radicals(1945 – le « Soldat lève-toi ! des Radicaux »).
De fait Obama a fait sa carrière en débutant comme « community organizer » à Chicago, le terrain d’Alinsky. Il est clair que le Black Lives Matter est, en partie du moins, du « community organizing » radical. En ce qui concerne les groupes de l’alt-right, il est moins certain que leur prise de partie « métapolitique » puisse être qualifié de « community organizing ». Il est même certain que c’est leur incapacité à user des méthodes « radicales » d’Alinsky qui les rend démunis face à l’État et au pouvoir – aux États-Unis, en France, en Allemagne. Par contre, en Italie, il semble que le mouvement Casa Pound ait au contraire appliqué le « community organizing », mais dans une tradition mussolinienne qui elle-même plonge dans le socialisme radical théorisé par Georges Sorel (1847-1922), lu et apprécié par l’alt-right européenne.

Mais le radicalisme prolétarien d’action directe et massive que Sorel nomme le « sublime » de la grève générale (Réflexions sur la violence, 1906-1908) est aux antipodes du radicalisme de base et fragmenté d’Alinsky. Le radicalisme de Sorel n’est pas celui du « community organizing » d’Alinsky qui procède par ciblage d’un groupe, et puis d’un autre. Aux antipodes du « community organizing », Sorel prône en effet une guerre sociale générale « engagée par le socialisme contre la société moderne ».
Or le terme, et l’idée, de « radical », et ce depuis la montée de la terreur islamique, a été remplacé par « radicalisé ». Ce néologisme s’est imposé sous l’impulsion des services de sécurité et de contre-terrorisme qui l’ont lâché dans les médias, ces services dont une fonction linguistique peu analysée est de créer des étiquettes afin de tenir des fiches et faire des rapports à leurs maîtres. Le vocable « radicalisé » a été rapidement  étendu  aux militants (violents ou non) d’extrême-droite puisque, depuis la montée de l’alt-right et du « suprémacisme » blanc, le terme est de plus en plus appliqué sélectivement à ces derniers, sous l’impulsion de l’État qui se cherche toujours un bouc émissaire. « Radicalisé » permet de nommer le bouc sacrificiel : nommer sert à ça.
Le mot a donc glissé. 
Mais il y a plus et, dans ce plus, on apprend beaucoup plus sur « radical », et l’idée influente qui active le mot.

La règle du jeu radicale en 5 mots et 5 techniques

D’abord, il n’a pas pris. Dans la traduction ancienne de Rules for Radicals, le titre fut rendu par Manuel de l’animateur social, comme s’il s’agissait du Club Med. La platitude est du temps : en 1976, date de cette traduction de bon ton, « radical » n’était pas marqué comme il l’est devenu après l’an 2000 – en 1972, une scission politique au centre, si dramatique que personne n’en a mémoire, fit que l’adjectif restait accolé au respectable Parti radical, de notables, dit valoisien. On comprend que, en 1976, on ne pouvait pas traduire, en français, par Règles pour les Radicaux.  La France était dans la modernisation Giscard d’Estaing. Le public n’aurait pas compris. Il est douteux qu’« animateur social » ait rendu service au livre, et encore moins à l’idée. Et le public français aurait dû être au fait de l’histoire politique et ouvriériste américaine pour bien saisir les enjeux du livre.
Bref, ce mot « radical » avec son ersatz « radicalisé » qu’on entend 24/24, 7/7, est donc une sorte de nœud de marin, quasiment impossible à démêler pour un civil. Trop d’idées s’y croisent. Allons donc au plus simple : la corde qui fait le nœud, l’idée derrière le mot qui était le label d’Alinsky.

Alinsky réfléchit sur les mots qui comptent, justement. Son chapitre percutant « A Word About Words » (Un mot à propos des mots, comme on dit « juste un mot à propos de ») commence ainsi (je traduis) : « Des mots qui sont importants en politique subissent des altérations, des mots comme pouvoir, intérêt personnel, compromis et conflit.»
Alinsky passe alors en revue cinq mots, qui ne sont pas des exemples pris au hasard, comme il fait mine de le dire, « juste un mot … », mais en réalité les cinq mots clefs de l’organisation radicale. Ce sont les nœuds qui ligaturent le langage radical.

1. Pouvoir

Il note qu’on a tendance, en politique, à substituer au mot « pouvoir » des formules aimables comme « rassembler nos énergies », « travailler ensemble », etc. Cette « aseptisation » du langage politique est un piège : elle n’élimine en rien le pouvoir mais le rend plus indolore. L’organisateur radical, au contraire, dit « pouvoir » pour focaliser l’attention sur la réalité matérielle du pouvoir au lieu de « tourner autour de la réalité ». 
Un acte de pouvoir, et du pouvoir des élites, est en effet de créer et d’injecter des « tranquillisants » linguistiques dans la populace, des expressions qui adoucissent la réalité de leur pouvoir comme un « berger guide » ses moutons en les interpelant doucement. Pourquoi ? Parce que dire, pour un politicien, de but en blanc, « pouvoir », « je veux le pouvoir », « c’est le pouvoir qui me motive », évoque immédiatement « malhonnêteté, égoïsme, arrogance, tyrannie, et simplement souffrance ». « Pouvoir a presque fini par signifier corruption ».
Quel est le remède « radical » puisque si on veut renverser l’ordre des choses, c’est bien de pouvoir dont il s’agit ?
Alinsky à ses disciples : commencez par admettre que « la corruption du pouvoir n’est pas dans le pouvoir, elle est en nous-mêmes ». L’assumer et garder l’œil. Ensuite endosser une stratégie : « Il est impossible de concevoir un monde où le pouvoir est inexistant, le seul choix possible est entre deux idées : le pouvoir organisé et le pouvoir désorganisé. » Alinsky cite Nietzsche, Pascal et saint Ignace de Loyola. Accepter le mot c’est déjà accepter ce choix entre le Pouvoir qui est imposé de haut, mais enveloppé de rhétorique lénifiante et enluminé d’expressions faussées, et le pouvoir qu’on veut exercer, depuis la base. Donc se contenter de nommer ce désir de pouvoir qui s’organise d’en bas avec des mots excités comme « refus, indignation, inacceptable », dire « Indignez-vous ! » c’est tomber dans un piège tendu par le Pouvoir. Un radical rétorque donc : « Affirmons clairement que c’est le pouvoir que nous voulons, pas “nous indigner”. » Donc organiser cette volonté de pouvoir. 
Ce que pointe ainsi Alinsky est la capacité du Pouvoir à créer des diversions linguistiques, qui créent de fausses idées, et l’incapacité (il dit joliment « illettrisme » politique) des gouvernés à s’organiser comme pouvoir, car ils acceptent les termes d’engagement créé par le Pouvoir : « dialogue », « souci », « proximité », « solidarité », « entraide ». Ceux-ci sont les mots d’une servitude volontaire. Alinsky enjoint de se défaire de ce qu’il nomme cet « illettrisme » politique.

2. Intérêt personnel

« Voilà un autre mot qui est brouillé par négativisme et suspicion. Il évoque un amalgame répugnant de défauts comme l’étroitesse d’esprit, l’égoïsme, le narcissisme, bref tout ce qui s’oppose aux vertus d’altruisme et de générosité. »

« Notre langage politique usuel et dominant recule devant l’affirmation du pouvoir effectif, radical de l’intérêt personnel. »

Alinsky, dans une suite de notations sur les attitudes américaines envers le nazisme, le communisme, la guerre en Europe et les tensions raciales aux États-Unis, bref en mettant le pied dans l’intérêt national comme succédané de l’intérêt personnel dans les affaires internationales, où le « self-interest »devient l’instinct de conservation national, en arrive à ce décorticage du mot, et met à nu l’idée radicale de l’intérêt personnel : « Nous sommes constamment pris dans ce conflit entre des principes moraux affichés et nos vrais motifs d’action. Nous sommes capables de masquer nos véritables motifs sous des mots de bonté bénéfique aux autres – liberté, justice, et j’en passe. C’est une mascarade embarrassante quand le masque se déchire. »
Bref, notre langage politique usuel et dominant recule devant l’affirmation du pouvoir effectif, radical de l’intérêt personnel. L’action politique passe son temps à refuser de nommer la force de l’intérêt personnel. Être radical c’est admettre que l’action politique est la poursuite de l’intérêt personnel par d’autres moyens. Il n’existe aucune mesure morale ou éthique : le radical n’a qu’un « motif », la prise de pouvoir pour son groupe qu’il organise. La leçon est rude. Aucun idéalisme, et aucune concession au langage qui masque.

3. Compromis

Alinsky passe à la raillerie : « Encore un de ces mots qui comporte toutes ces nuances de faiblesse, hésitation, bien-pensance, reddition sans condition à des soi-disant principes éthiques. Jadis quand la virginité était une vertu, on parlait d’une femme ”compromise”. »
Ici l’argument d’Alinsky est daté : à son époque le mot de « compromis » était « moche », « éthiquement douteux » – c’était la guerre froide. De nos jours, compromis est par contre une de ces idées fétiches, DRH et ONG, qui servent à masquer l’usage du pouvoir et à anesthésier l’asservissement au langage dominant (point 1 ci-dessus).
Car, et c’est très fort, pour Alinsky le compromis est tout à fait autre chose : il est un maillon dans une chaîne de conflits ; il est un moment de regroupement des forces ; il offre une base pour réarmer, bref il entre dans une « pragmatique des opérations ».

« La réponse des gouvernés radicaux, organisés, aux gouvernants : vous usez de la technique du compromis pour ensommeiller nos revendications ? Eh bien, nous usons de la même technique pour nous préparer au coup prochain et vous réveiller brutalement. »

Sa « beauté » (terme qu’emploie Alinsky et qui évoque le « sublime » de la guerre prolétarienne de Sorel) tient à cette mécanique qui permet aux gouvernés de ne jamais laisser le Pouvoir se reposer, en se donnant à eux-mêmes des moments de répit qu’on appelle des « compromis ». Jamais un radical ne se compromet avec le Pouvoir par un compromis. C’est la réponse des gouvernés radicaux, organisés, aux gouvernants : vous usez de la technique du compromis pour ensommeiller nos revendications ? Eh bien, nous usons de la même technique pour nous préparer au coup prochain et vous réveiller brutalement. Mais le mot est bon, il faut l’employer : il tranquillise le Pouvoir. Il peut même l’endormir. Que le Pouvoir croie donc au « compromis » des « partenaires » ! Sous le compromis, le coup de poing.

4. Moi

Il est rare de lire dans un manuel de radicalisation de groupes sociaux, issue du syndicalisme révolutionnaire, une section intitulée « Ego », « Moi ». Alinsky est un styliste, et caustique : « Les mots, comme tout d’ailleurs, sont relatifs. » De qui parle-t-il ? De lui-même : il dit « ego », moi. Moi, Alinsky qui sait organiser. Je parle de moi et du Moi de tout organisateur radical. Je parle d’expérience. 

« Le radical affirme la puissance du moi. »

Alinsky met alors en scène le moi d’un leader radical, par phases. D’abord : « Le moi d’un organisateur est plus fort et plus monumental que celui d’un leader. Un leader est motivé par le désir du pouvoir. Un organisateur est motivé par le désir de créer. L’organisateur est un démiurge. » Ensuite : « Le moi (de l’organisateur) est un moteur (d’organisation). » Comment ? « Son moi doit tout imprégner de sorte que la personnalité de l’organisateur devienne contagieuse, et qu’elle convertisse le désespoir d’un groupe en défi, créant un moi de masse. »
Il faut s’arrêter sur l’usage du mot « moi », et l’idée qu’il porte : le radical introduit dans l’action révolutionnaire un élément opposé à la doxa marxiste de l’action collective. Le radical affirme la puissance du moi. 
On a là le mécanisme du militantisme « radicalisé » d’aujourd’hui chez les identitaires, les djihadistes, les antifas : chaque moi de l’« activiste » (cet anglicisme décrit bien la puissance active du moi radical) s’affirme pour tenter de susciter un moi de masse par une « contagion » qui n’est plus, comme au temps d’Alinsky (ou des Clinton) par des réunions de terrain, mais désormais (Obama, premier exemple en politique) sur le terrain virtuel du monde numérique. Naturel alors que dans le vocabulaire des services de sécurité et de la presse on retrouve des mots comme « contagion », pour décrire une « radicalisation ». 
Alinsky était loin d’imaginer que les ordinateurs formeraient un terrain de « conversion ». 

5. Conflit

« Encore un sale mot pour l’opinion publique. » La remarque est datée et localisée : datée car depuis le mot est s’affadi, défait de toute connotation de volonté de pouvoir (voir point 1). On parle de conflit à propos de tout et de rien, ce qui est un piège (voir point 2). Localisée car on y parlait des États-Unis. 

« Le discours dominant des interactions sociales est d’être “gentil”, sorte de sécularisation anodine de la charité chrétienne. »

Toutefois Alinsky cite deux « influences » qui valent un arrêt sur image. D’abord l’influence de la religion dominante qui a fini par imbiber les attitudes politiques avec une « rhétorique de “tendre l’autre joue” ». Ensuite l’influence de la publicité et des ressources humaines, qui martèlent à l’unisson un même message : « vivre ensemble » (« getting along with people ») et « éviter les tensions ». Remarque amusante : « Regardez les gens des pub télé : ils ne puent ni de la bouche ni des aisselles. » On pourrait épiloguer sur la première influence, vu la déchristianisation de l’Europe, mais on pourrait répliquer que le discours dominant des interactions sociales est d’être « gentil », sorte de sécularisation anodine de la charité chrétienne. La crise des réfugiés manufacturée par l’Allemagne fédérale, qui reste très protestante du point de vue du refus de tout conflit politique (« le « modèle berlinois » du consensus), a donné lieu à dix ans de « gentillesse ». Le réseau des associations type SOS appartient à la même catégorie : une sécularisation capitaliste, payante politiquement et économiquement, de la pitié chrétienne. La deuxième influence est pertinente : la distanciation sociale due au virus de Wuhan aura été une extension naturelle du motus et bouche cousue (pour éviter les germes et la mauvaise haleine) : « éviter les tensions !  » donc «  espacez-vous ! ».
Là où Alinsky est immédiatement contemporain est dans cette remarque : « Des commentateurs de presse  sont mis à la porte pour exprimer des opinions “controversées”. » Alinsky assène avant Laclau-Mouffe: « Le conflit est au centre d’une société libre et ouverte. »


La leçon de l’organisateur radical ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, mais elle tombera ailleurs que sur son terrain d’élection – les sans-pouvoir, à la base. Elle tombera chez des « parvenus » (pour parler comme Malaparte). Au lieu d’alimenter, des années 1970 aux années 1990, une dissidence radicale de gauche, chez les groupes sans pouvoir, ses idées alimenteront ironiquement une moyenne bourgeoisie intellectuelle hyper-éduquée, et serviront à la prise du pouvoir par les « parvenus » Clinton et Obama. 

Ce ne sera qu’après l’an 2000, avec la montée des « radicalisés » d’abord musulmans puis identitaires blancs et BLM-antifa, que les cinq idées clefs d’Alinsky seront remises sur pied. Une des cinq idées deviendra l’apanage du populisme postmarxiste, dans l’apologie du conflit, « l’antagonisme » cher à  Laclau-Mouffe – mais ce sont des théoriciens. Alinsky, lui, était un praticien. 

Les idées « radicales » d’Alinsky sont-elles en train de retrouver leur actualité « pragmatique » avec les « radicalisés » ? 
Hillary Rodham, dans son mémoire, soulignait en effet deux éléments essentiels à un radicalisme efficace. 
D’une part, tout radical qui choisit de s’organiser doit se poser une question qui noue ensemble les cinq idées forces: « Contre qui le conflit doit-il être engagé ? »
Et, d’autre part, pour établir cette détermination, il s’agit d’avoir une idée exacte, rationnelle, de ma situation. La future première dame des États-Unis tranche dans le vif, et on est loin des larmoiements de ses partisans défaits ou de l’hystérie de ses opposants qui la dépeignent comme une folle : « Le radicalisme moderne est tributaire de la foi dans la Raison du Siècle des Lumières. »

Or il n’est pas certain que les « radicalisés » de nos jours soient disposés, idéologiquement et émotionnellement, à observer cet élément décisif : la rationalité. Ils sont guidés au contraire par des croyances religieuses ou quasi-mythologiques. Des émotions. Des élans du cœur. Il est rare que les « radicaux » d’aujourd’hui, islamiques, identitaires, antifa, acceptent cette position rationaliste radicale. C’est le nœud gordien qu’ils doivent trancher si c’est le pouvoir qu’ils veulent. Et si ce n’est pas le pouvoir, alors « dormir, rêver, peut-être » leur dirait Alinsky. 

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