Influences (n. fem. pluriel)
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  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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« Nous souhaitons structurer les médecines complémentaires et alternatives »

Publié le 4 mai 2021 par

Fondée par Véronique Suissa, docteur en psychologie clinique, Serge Guérin, sociologue, et Philippe Denormandie, neuro-chirurgien, l’Agence des médecines complémentaires et alternatives (A-MCA) se définit comme un lieu de réflexions, d’informations et d’actions visant à structurer ce champ. Le point avec les trois fondateurs. Et coup d’envoi de notre blog.


Pouvez-vous en quelques mots nous présenter l’Agence des médecines complémentaires et alternatives ? 

Serge Guérin, président : Notre travail a comme point de départ un constat : la grande majorité des Français ont recours aux médecines alternatives et complémentaires dans le cadre de leur parcours de santé notamment. L’un des éléments constitutifs de l’Agence est la prise en compte de ce fait social.

Véronique Suissa, directrice générale : Nous ne cherchons pas à les promouvoir mais à les structurer. Nous nous positionnons comme un lieu de réflexions, de communication et d’actions, afin de contribuer à favoriser l’essor des médecines complémentaires adaptées tout en luttant contre les méthodes alternatives et les dérives thérapeutiques. 

Philippe Denormandie, conseiller médical : Nous nous positionnons dans une approche holistique, qui se manifeste par la variété d’experts et de partenaires de l’A-MCA, et donc de compétences. Nous souhaitons promouvoir le parcours de santé des patients dans sa globalité, en acceptant le recours aux médecines complémentaires en supplément de la médecine classique, mais en instaurant des règles claires.

Les fondateurs de L’Agence : Serge Guérin, Véronique Suissa et Philippe Denormandie.

Quelles sont vos missions au travers de cette agence ? 

Véronique Suissa : Notre action se résume en trois mots : réfléchir, agir et informer. Nous voulons réfléchir dans une logique de recommandations, ce qui a d’ailleurs été l’enjeu de notre premier rapport. Cela implique par exemple de parler de la formation à ces pratiques. À travers l’A-MCA, nous voulons soutenir les formations reconnues, c’est-à-dire les diplômes universitaires, les capacités en médecine ou encore les formations inscrites au Répertoire nationale des certifications professionnelles (RNCP). Nous souhaitons parallèlement agir en accompagnant des projets concrets aux côtés de nos partenaires, comme avec Enéal, un prestataire dans le domaine des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou encore France Alzheimer, qui déploie des médecines complémentaires et alternatives. Enfin, nous souhaitons informer en vulgarisant les données complexes disponibles afin de les rendre accessibles et compréhensibles pour tous.

Philippe Denormandie : Notre travail consiste à mettre la lumière sur ce sujet sociétal car, comme l’a souligné Serge, de plus en plus de patients et aussi de soignants utilisent, prescrivent ou exercent des médecines complémentaires et alternatives. Pourtant, c’est un sujet dont personne n’ose encore parler. Il faut l’aborder, et ce de manière collective, avec des prismes variés sur la connaissance, la formation, les règles du jeu à instaurer. Nous aimerions par exemple pouvoir instituer un serment d’Hippocare, qui est pour nous fondamental car c’est de la santé des personnes dont il est question.

Qui sont vos partenaires ?

Véronique Suissa : Nos partenaires sont issus de milieux très variés : universitaires, grandes écoles, associations, secteur mutualiste, acteurs du territoire, à l’image de nos experts qui sont à la fois professionnels de santé, patients, institutionnels, élus, chercheurs. Nous échangeons tous ensemble dans une dynamique de transversalité.

Nos objectifs sont depuis toujours extrêmement clairs : favoriser l’essor des pratiques bénéfiques et lutter contre les dérives.

Comment êtes-vous amenés à travailler ? 

Philippe Denormandie : La variété des partenaires nous permet d’aborder une vision holistique de la santé, ce qui est indispensable pour maintenir cette dimension. En termes de méthodologie, nous voulons apporter du pragmatisme, du concret, du savoir et simplifier la compréhension de tous.

Véronique Suissa : Nous réunissons nos experts et partenaires d’univers variés afin d’élaborer une expertise croisée. Ensemble, nous produisons des travaux annuels avec des recommandations, en nous adaptant bien entendu à l’évolution des enjeux. Nos travaux peuvent aussi être plus ciblés et pragmatiques. Par exemple, un groupe d’Ehpad a remporté un appel à projet de la Fondation de France, pour l’accompagnement des salariés des groupes médico-sociaux touchés par la Covid. L’A-MCA va l’accompagner, dans le cadre d’un partenariat, afin de définir des usages et des pratiques.

La création de votre agence a suscité de nombreuses réactions et parfois des inquiétudes. Les comprenez-vous ?

Serge Guérin : La critique et le débat sont évidemment les bienvenus. Cependant, nos objectifs ont toujours été extrêmement clairs : favoriser l’essor des pratiques bénéfiques et lutter contre les dérives. Nous veillons à y être attentifs depuis la création de l’agence. L’un des chapitres de notre rapport est très explicite sur ce sujet. Il a été élaboré notamment par des représentants de la Ligue contre le cancer, de la Miviludes, des chercheurs, des élus, des patients, etc.

Philippe Denormandie : Le fait de réfléchir, produire, écrire, diffuser et rendre accessible à tous démontre que nous ne sommes pas enfermés. Les raccourcis sont le fruit d’une méconnaissance de nos détracteurs concernant nos objectifs et notre finalité. 

Véronique Suissa : D’autant plus que les inquiétudes sont récentes et liées au dépôt d’une proposition de loi sur la transformation de l’A-MCA en une agence gouvernementale. Cela a généré des inquiétudes en pensant que le but était de promouvoir ces pratiques. Mais ce n’est pas notre objectif. Notre propos est de dire que ces pratiques sont déjà largement présentes mais de façon non structurée. Il s’agit donc de sécuriser l’existant en professionnalisant les interventions, par exemple en recommandant que les praticiens disposent de formations exclusivement reconnues et d’une pratique suffisante. De plus, il y a un amalgame entre le soin et le prendre soin. C’est bien le prendre de soin qu’il s’agit de promouvoir à travers des pratiques complémentaires validées et reconnues. Lorsque les pratiques sont douteuses, il y a des risques et des dérives qu’il faut dénoncer. Face aux inquiétudes trois mots à retenir pour comprendre la démarche que nous portons : structurer, professionnaliser, sécuriser.

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