Saison, la nouvelle revue des séries
Publié le 16 août 2021 par Les Influences
Emmanuel Taïeb a lancé un semestriel qui réfléchit en s’amusant (et l’inverse) sur l’univers en expansion des séries.

#POP-CULTURE #SHOWRUNNEUR #WINTER-IS-COMING
Saison. La revue des séries, sous la direction d’Emmanuel Taïeb. Classiques Garnier. 133 pages, 15 €.
Saison, saison 1. L’hyperactif Emmanuel Taïeb, professeur de sciences politiques à Sciences po Lyon, animateur de l’émission d’idées « La Valeur de l’homme » sur Radio Fréquence protestante, co-rédacteur en chef de la revue Quaderni (MSH) vient de lancer un semestriel dédié aux séries. Le projet paraît logique dans la trace du livre collectif qu ‘il a co-dirigé en 2020 avec le politiste Rémi Lefebvre, Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité ( De Boeck). Mais également de son précis sur House of cards. Le Crime en politique (PUF) en 2018.
Ni revue strictement U, ni fanzine inconditionnel, Saison est plutôt un joyeux mezzé de pop culture. C’est une revue accueillante qui invite à une variété d’analyses et d’expériences de pensée, de réflexions annexes, de surprises et de débats. Enseignants-chercheurs se frottent aux approches de journalistes, d’amateurs éclairés et d’observateurs pétillants. Le showrunner Taïeb agrège ainsi à sa propre analyse sur Fauda, celle de Benjamin Oudet, doctorant sur les relations internationales en matière de renseignement, au sujet du Bureau des légendes, de Justine Breton, maître de conférences littérature jeunesse, médiévalisme et fantasy, interrogeant The Witcher, de Pierre Jacquet et de l’écrivain Benjamin Fogel discutant brillamment quelques angles de Watchmen, mais encore d’Olivier Cotte, scénariste BD et historien de l’animation, explorant les cauchemars victoriens issus de Penny Dreadful, ou de Pauline Guedj, journaliste et anthropologue du panafricanisme, revisionnant The Knick. En bonus, la revue propose une séance de thérapie sur les psychoses et les névroses des personnages de série.
On porte un toast (au porto) à l’article perspicace et jubilatoire signé Gilles Vervisch, pop philosophe et essayiste, décortiquant la figure de Columbo, pour la situer entre le personnage du juge d’instruction de Crime et châtiment, Porphyre Petrovitch, et la philosophie cynique d’un Diogène. Un souhait pour les prochains numéros : un petit effort sur l’iconographie.
Un commentaire sur “Saison, la nouvelle revue des séries”