Suivre la ligne avec Matisse
Publié le 24 mai 2022 par Les Influences
L’info : À partir du 2 juin, dans le cadre des 20 ans de l’INHA, l’exposition d’une centaine d’œuvres, sorties des collections de Jacques Doucet, montre un Henri Matisse dessinateur.
« Il faut toujours rechercher le désir de la ligne, le point où elle veut entrer ou mourir. »
Cette citation d’Henri Matisse (1869-1954) sert, elle aussi, de ligne conductrice à l’exposition proposée à partir du 2 juin au Musée Angladon-Collection Jacques Doucet d’Avignon. Le désir de la ligne ne devrait pas survendre cette approche du peintre, la centaine d’œuvres provenant des collections Doucet, couturier et grand collectionneur (1853-1929), éclaire l’acte intense de dessiner chez ce coloriste : croquis, esquisses, estampes, beaux- livres, portraits et autoportraits, et last but not least, dessins au ciseau et gouaches découpées… « Le chemin que fait mon crayon sur la feuille de papier a, en partie, quelque chose d’analogue au geste d’un homme qui chercherait, à tâtons, son chemin dans l’obscurité. Je veux dire que ma route n’a rien de prévu : je suis conduit, je ne conduis pas.», expliquait-il.

L’expo, dont le commissariat est assuré par Éric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA ) et Lauren Laz, directrice du musée Angladon, se détermine en quatre périodes. Les premières années (1900-1910) donnent à voir un Matisse attiré par la gravure. Les années 1910 et la Première guerre mondiale font de lui un portraitiste et un petit maître de l’estampe. Le bonheur solaire et la contemplation niçoise se lisent dans ses dessins des années vingt. La maladie le conduit à une nouvelle technique, les gouaches et les dessins effectués au ciseau.
« Le chemin que fait mon crayon sur la feuille de papier a, en partie, quelque chose d’analogue au geste d’un homme qui chercherait, à tâtons, son chemin dans l’obscurité.»
Henri Matisse
Suivre la ligne : L’exposition fait partie des événements marquant le vingtième anniversaire de l’INHA, dont Le fonds Jacques Doucet est intimement lié. Foyer d’œuvres majeures de l’avant-garde artistique des débuts du XXe siècle, les tableaux de Matisse y côtoient des créations de Picasso, Braque, ou Brancusi. Le grand collectionneur construisit une bibliothèque spécialisée rassemblant des livres, des fonds d’images mais aussi des archives qui rendraient ainsi compte de la création, mais aussi de sa critique. La Bibliothèque d’Art et d’Archéologie fut cet écrin, à destination des historiens de l’art. L’État français, bénéficiant du legs, en fera l’Institut national d’histoire de l’art (INHA).

Du 2 juin au 9 octobre 2022, Le Désir de la ligne au Musée Angladon – Collection Jacques Doucet, 5, rue Laboureur – 84000 Avignon. www.angladon.com