Penser l’énergie de demain avant que tout disjoncte
Publié le 27 avril 2012 par Les Influences
L’Avenir énergétique : cartes sur table, de J.-M. Chevalier, M. Derdevet et P. Geoffron, Folio actuel inédit : le débat occulté de la présidentielle
Trois économistes de l’énergie ont mis leurs dossiers à plat, et les enjeux paraissent immenses et impressionnants. Absenté des débats de la présidentielle 2012, l’avenir énergétique semble pourtant crucial à envisager : « Nous savons maintenant qu’une révolution sera nécessaire, dans les décennies qui viennent, pour faire naître des systèmes énergétiques sobres en carbone« , résument Jean-Marie Chevalier et Patrice Geoffron, professeurs d’économie au Centre de géopolitique de l’énergie de Paris-Dauphine, et Michel Derdevet, maître de conférences à l’IEP-Paris. Auteurs d’un essai de réflexions, ils rappellent qu’il s’agit de répondre de façon audacieuse à toute une série de contraintes qui s’accumulent : l’équation climatique, les tensions géopolitiques sur les ressources énergétiques, la construction d’un marché commun de l’énergie, la sécurité des approvisionnements et des dispositifs industriels sans oublier la nécessaire territorialisation d’innovations énergétiques.
Revoir tout l’agenda politique et intellectuel des énergies de A à Z
Tout cela est lourd de menaces et de conflits (plus ou moins localisés), mais cela en vaut la chandelle plus que jamais : « La révolution énergétique qui s’annonce créera un vaste champ d’opportunités pour les entreprises françaises, au coeur d’une Europe qui concentre les plus formidables savoir-faire dans ce domaine » plaident les auteurs.
Reste qu’il faut revoir tout l’agenda politique et intellectuel de A à Z. En quelques chapitres, ces économistes réclament surtout un modèle politique qui combine transparence et consultation des citoyens sur toutes les énergies qu’elles soient fossiles, de transition ou durables, et laissent deviner une économie basée sur la sobriété des systèmes énergétiques ainsi que sur la synergie ou coopération des compétences européennes en la matière.
Les auteurs voient pointer les « nouveaux héros de l’énergie » du XXIe siècle, c’est-à-dire les innovateurs et les investisseurs de ces industries émergentes ( « tout bien considéré, le pari est moins hasardeux que d’imaginer en 2000, gagner un jour de l’argent avec Internet« ) et les consommateurs qui de force inerte devraient muter en autant de petits acteurs, voire créateurs micro-locaux d’énergies.