Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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Gibraltar, notre magazine Mare Nostrum

Publié le 25 janvier 2013 par

Le journaliste Santiago Mendieta vient de lancer une revue soignant son amour des sociétés de la Méditerranée

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logo-gibraltar.jpg L’une des premières abonnées mordues par ce beau-magazine comme il existe des beaux-livres, a envoyé son chèque depuis l’Australie où elle réside, et elle n’a même pas hésité à payer 10 euros supplémentaires pour frais de port. Gilbraltar avait ses grappes de singes magots accrochées au calcaire, son point de vue de détroit, son statut britannique, il a désormais son ambassade de papier ouverte tous les six mois à toutes les influences de la Méditerranée : Gibraltar, le « mook » (contraction peu élégante de magazine et de book) de 176 pages, lancé par le journaliste Santiago Mendieta et le maquettiste Guy de Guglielmi, entend raconter avec ses visions et ses fictions soyeusement entremêlées, mare nostrum. « Un pont entre deux mondes » explicite le sous-titre, à vrai dire le créateur est beaucoup trop modeste : un pont entre mille mondes, entre mille sentiments, entre mille passés, présents et futurs possibles. Son premier numéro est marqué, trop, par l’influence de XXI : mais ici, cette manie d’enrôler la BD-reportage (Cyril Pedrosa), le port-folio (Olivier Jobard, Arno Brignon) et le texte d’écrivain (Laurent Gaudé, Benoît Séverac ou encore l’excellent David Torres) trouve pourtant sa cohérence. De même, les longs reportages entretissent la familiarité solaire de la région avec des angles inattendus et des histoires qui méritaient le détour. L’enquête réussie et nuancée (mettant d’équerre l’utopie à la réalité) sur le village andalou autogestionnaire de Marinaleda , le reportage concernant l’étang industriel et malade de Berre, les paroles recueillies de militantes féministes en Tunisie, alternent avec les échos d’Agadir, de Ceuta, de Naples ou des calanques. Ce premier numéro asticote l’idée des frontières, avec un épais dossier dédié aux migrants brise-Sahara et parfois naufragés à quelques kilomètres de l’espérance, et aussi ce reportage sur la contrebande d’essence en territoire sahraoui. Bref, des éclats de rire, des exclamations et des youyou, mais aussi des colères et des hontes. « Le Bassin méditerranéen a beau être le berceau de la démocratie, des civilisations occidentale, chrétienne et musulmane, d’une culture plus que millénaire, il est également le réceptacle de bien des calamités : conflits, dictatures, pénuries, sécheresses, crises politiques, réalités sociales amères » avertit l’éditorial. Philosophie : « Ce magazine est une affaire de rencontres et de coups de coeur« . Tout un art.
Une certaine opiniâtreté et un goût certain pour l’artisanat éditorial de luxe ont accompagné Santiago Mendieta. Journaliste pigiste résidant à Toulouse, rescapé des éditions Milan, vivant de son métier comme il le peut, rien pourtant ne l’a dérouté depuis des années de son projet. Il a commencé à faire bouturer son rêve sur le Net en 2010, avec explication du projet et appel à la souscription. Essuyé la perplexité de ses amis. Agencé peu à peu écrivains, artistes, reporters. Pour compléter les dons, il a cassé sa tirelire afin d’imprimer les 5000 premiers exemplaires de l’aventure.  » Pour l’instant, j’ai engrangé 300 abonnements, je serai à l’équilibre à 1500 abonnés » explique t-il. La revue, diffusée dans quelques librairies, se vend essentiellement en ligne, par abonnement. Le deuxième numéro de l’année surgira en juin 2013.

 » Ce magazine est une affaire de rencontres et de coups de coeur  »
(Santiago Mendieta)

On saluera également le hasard dans cette histoire : le mois de la sortie de Gibraltar coïncide avec l’édition de Méditerranées, on notera le pluriel, du voyageur-écrivain Jacques Laccarière (1925-2005). Le recueil assemble pour la première fois, ses récits de voyages de la Grande bleue (En cheminant avec Hérodote; Promenades dans la Grèce antique; L’Eté grec) dont le style d’observation sait merveilleusement mélanger les couleurs du carnet de route, de l’analyse poétique et de la mémoire ancienne. Lacarrière : « Nous sommes tous les enfants, légitimes ou bâtards, de la Méditerranée« . D’Ithaque à Gibraltar, Il y a pire parrainage spirituel.

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