Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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#Genre #Jean-François Bouvet

L’homme et la femme ont-ils un cerveau différent ?

Publié le 22 octobre 2012 par

Le cerveau humain est-il « genré »? Jean-François Bouvet, agrégé de sciences biologiques, le pense en nuançant.

Genre. L’homme et la femme ont-ils un cerveau différent ? Agrégé de sciences biologiques et docteur ès-sciences, Jean-François Bouvet n’hésite pas à poser clairement la question. Il était temps. Parce qu’entre, d’un côté les tourbillons féministes, et de l’autre les affirmations tout droit venues d’un autre temps, difficile de savoir à quel(le) «  saint(e)  » se vouer.

N’en déplaise aux défenseurs(euses) extrémistes de l’égalité… Oui, les cerveaux masculins et féminins diffèrent, mais que par «  une poignée de gênes  ». Et la question est davantage aujourd’hui de «  savoir à quel degré  ». Longtemps, de pseudo-scientifiques ont affirmé que, puisqu’en moyenne le cerveau de l’homme est plus volumineux que celui de la femme, il devait nécessairement être plus performant. Jean-François Bouvet va, à ce propos, au-delà de la stérile accusation de machisme que l’on peut retrouver dans d’autres bouches, ou plutôt sous d’autres plumes, prenant sous le bras diverses études scientifique.

Bain hormonal, dépression, tetostérone

Alors sexe, santé mentale, intelligence : des différences ?

«  A tout âge, les femmes sont plus performantes que les hommes dans les tests impliquant la reconnaissance d’une émotion sur un visage.  » La testostérone, hormone du désir principalement mâle, aurait tendance à altérer la capacité de reconnaissance des émotions. Par ailleurs, les larmes chez les femmes, auraient tendance à diminuer l’attirance des hommes à leur égard par la baisse du niveau de testostérone, « de nature à favoriser l’empathie.  »

Par ailleurs, il s’avère que «  le bain hormonal de la grossesse  » (oestrogènes et progestérone), devancerait «  les besoins de la maternité et orienterait la future mère vers un panel de comportements adaptés à la prise en charge de ses petits  ». L’instinct maternel existerait-il vraiment ? Peut-être. Mais la paternité a également des répercussions hormonales, à partir du moment où l’homme est en contact avec l’enfant : le taux de testostérone diminue.

Côté santé mentale, les femmes apparaissent deux fois plus touchées par la dépression que les hommes, mais le risque de suicide est chez ceux-ci quatre fois plus élevé. Ils sont aussi plus touchés par l’autisme. Les garçons, biologiquement, seraient aussi un peu plus agressifs, selon une étude menée sur des enfants de 17 mois, avant le conditionnement culturel donc. «  En matière d’agressivité, une différence entre les sexes semble se manifester très précocement  », écrit Jean-François Bouvet. Mais là, la testostérone n’explique pas ce comportement. Rien n’est donc simple.

Enfin, le QI. Si une l’étude du Britannique Adrian Furnham a démontré qu’hommes et femmes étaient égaux en la matière, il a aussi montré que les femmes sous-estimaient leur niveau… et que les hommes le surestimaient. «  Pour Furnham, ce phénomène pourrait être lié au fait qu’on trouve davantage d’hommes parmi les QI très élevés… ce qui est aussi le cas pour les QI très bas.  » Par ailleurs, en moyenne toujours (la nuance est importante), les femmes mémorisent mieux l’emplacement, et le déplacement, des objets, et ont une rapidité supérieure de perception et d’association. Les hommes, quant à eux, sont meilleurs dans les tests d’orientation spatiale, sont plus performants dans le lancer précis d’objets et réussissent mieux que les femmes les tests de raisonnement mathématique.

Biologie vs. Culture

Jean-François Bouvet entoure néanmoins ces résultats de nombre de précautions, rappelant l’immense plasticité du cerveau humain et qu’il ne s’agit que de «  moyennes  ». «  Car force est de constater que les différences au sein d’un groupe d’hommes ou de femmes excèdent le plus souvent largement les différences statistiques entre les sexes.  »

Par ailleurs, il n’exclut absolument pas l’influence des cultures, mais également des représentations que l’on se fait de soi et de son genre, dans les différences constatées entre les sexes. Citant un travail effectué par Pascal Huguet (CNRS-Université d’Aix-Marseille), il semble que les filles, pas moins douées en maths que les garçons, voient leurs compétences alternées, du seul fait de se croire moins bonnes. L’auteur conclut, appelant à l’honnêteté intellectuelle : «  En fait, loin de s’opposer, inné et acquis sont indissociables (…) il serait tout aussi inepte de nier le bio que le culturel.  »

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