Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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«  Le Transperceneige  » fait son trou

Publié le 6 août 2013 par

Le Transperceneige adaptation cinématographique de la BD française éponyme remporte un succès phénoménal auprès du public en Corée du Sud. Avec le système des pré-ventes, il a réussi l’exploit d’être en tête du box office avant même sa sortie en salle.

notes_coreennes.gif C’est le carton de l’été dans les salles de cinéma coréennes. Depuis une semaine, la question est sur toutes les lèvres : «  Es-tu allé le voir ?  ». Sortie le 01 août, en 4 jours c’est 3 millions de coréens qui se sont rendus dans les salles obscures pour voir le film (4 millions d’entrée en 7 jours). Toutes les séances affichent « complet ». Les complexes consacrent à la projection plusieurs salles. Pour 6 € (4,7€ pour les lycéens), les spectateurs n’hésiteront pas à aller voir le film une seconde fois dans les semaines à venir. Ainsi c’est plus de mille salles à travers la péninsule qui ont mis le film à l’affiche.

Après Stoker de Park Chan-wook sorti en France début mai 2013, la Corée confirme le rayonnement international de ses réalisateurs. Car derrière la caméra on retrouve Bong Joon-ho bien connu des occidentaux[[Découvert en France avec Memories of Murder, il est plus connu pour avoir réalisé The Host]] et chouchou des critiques coréennes de cinéma. Avec lui son compère de nombreux projets, l’acteur Song Kang-ho qui a prouvé ses multiples talents dans de nombreux films tel que Joint Security Area, Memories of Murder, The Host bien sûr mais aussi l’historico-burlesque Le Bon, la Brute et le Cinglé[[Certains films sont à oublier de sa filmographie comme l’insipide Hindsights.]].

Rien ne prédestine cette BD française mythique teintée d’un cynisme profond sortie dans les années 80 chez Casterman à devenir la source d’inspiration d’un des réalisateurs les plus talentueux de la péninsule. Dans un univers post-apocalyptique, un train accueille les derniers survivants de l’humanité. Un «  queutard  », Proloff, qui s’est échappé des wagons de queue est réclamé par l’Etat major. Il remonte le train et découvre ainsi la stratification des classes de cette nouvelle société avec ses croyances, ses craintes et ses vices. Arrivé en tête du train, Proloff en prend les commandes.

Park Chan-wook, le réalisateur de Stoker, achète les droits de la BD et confie le projet à son ami Bong Joon-ho. L’histoire est remaniée; le cynisme n’est plus de mise et le complot lui est préféré. C’est maintenant une révolte des «  queutards  » qui permet au héros, Curtis joué par Chris Evans, de remonter le train jusqu’au dénouement final. Bong Joon-ho réalise deux tours de force. Tout d’abord il garde des éléments clefs de la BD : l’univers, le train qui fonce à travers le paysage polaire depuis 18 ans maintenant, l’auto-suffisance, la stratification par classe de la société, le maître du train – ingénieur dans la BD, patron de la compagnie dans le film -, des changements d’ambiance et de dynamique à chaque traversée de wagon. Ensuite le traitement graphique et la réalisation ont su préserver l’univers développé dans la BD. Bong Joon-ho arrive à un résultat comparable, dans un tout autre style, à ce que Bilal obtient dans ses films; l’impression de lire une BD tel que Jean-Marc Rochette aurait pu la dessiner.

transperceneige.jpg

Par contre l’acteur Song Kang-ho hérite d’un second rôle et s’il est une des clefs de l’intrigue, on aurait souhaité pour lui un rôle plus étoffé. Il a prouvé par le passé être un acteur d’une grande richesse avec une «  gueule  », le mettre plus en avant n’aurait en rien démérité ce film. De même la complexité de Gilliam est à peine survolée alors qu’il semble que la personnalité du personnage à elle seule pourrait nourrir la trame d’une nouvelle histoire.

Les critiques cinéphiles coréennes ont un avis mitigé sur Le Transperceneige. Alors que Bong est connu et apprécié pour son souci du détail, elles lui reprochent beaucoup d’imperfections ou d’incohérences au niveau de l’histoire (la scène de tir, les bottes etc …). Le public au contraire est conquis et participe à son succès, mais est-ce pour ce patriotisme coréen si fort qui fausse parfois tout jugement ou par véritable intérêt ? Quoiqu’il en soit la BD profite aussi de cet engouement puisque 12 000 exemplaires ont été vendus depuis la sortie du film.

Si pour l’instant le film n’est sorti qu’en Corée, le casting essentiellement anglo-saxon le destine au marché international. De plus 80 à 90% des dialogues sont en anglais, les quelques passages en coréen sont traduits par l’intermédiaire de « traducteurs » ou sous-titrés. La date de sortie n’est pas encore annoncée pour les Etats Unis[[Selon Tony Rayns, le distributeur, The Weinstein Company, a demandé au réalisateur Bong Joon-ho de couper 20 min du film pour le rendre plus accessible au public américain]]. Néanmoins pour la France, elle est fixée au 30 octobre. Encore quelques mois à patienter pour le public français pour voir un film qui s’annonce déjà comme un film culte.

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