Réchauffement climatique et nouveaux massacres de masse
Publié le 31 juillet 2016 par Les Influences
Selon l’historien Timothy Snyder, le réchauffement climatique et ses conséquences peuvent réveiller le concept de Lebensraum cher aux nazis.
Politique. La mémoire des sociétés a beau construire ses silos les plus robustes et les plus pérennes, elle ne constitue pas un bouclier à toute épreuve : Historien à Yale, Timothy Snyder (né en 1969) l’affirme dans son essai, Terre noire -pourquoi l’holocauste peut se répéter à paraître dans sa version française, chez Gallimard le 22 septembre. Oui, il y aura d’autres massacres de masse. Cette fois, cela proviendra des conséquences écologiques.
Dans les pas du sociologue Harald Walzer et ses Guerres du climat, l’historien spécialiste de l’holocauste dans les pays d’Europe centrale et de l’Est fait valoir les changements de la planète qui s’accumulent comme une pile des pires tourments : réchauffement climatique, pénurie d’hydrocarbures et d’eau, rétrécissement des terres arables…
Les nazis en quête du Lebensraum ( « espace vital » et/ou « habitat ») ont conquis des territoires qu’ils ont « purifiés » de la « vermine juive » et des populations slaves afin de les rendre « écologiquement sains ».
Toutes ces données ont rappelé à l’auteur de Terres de sang. L’Europe entre Hitler et Staline (Gallimard, 2012, Prix du livre d’histoire de l’Europe 2013), ce qu’il a étudié et théorisé dans son ouvrage précédent.
Black Earth (Terre noire) était l’expression d’Hitler pour qualifier les terres à blé de l’Ukraine convoitées par les nazis en quête du Lebensraum ( « espace vital » et/ou « habitat »). Ces territoires à conquérir devaient être aussi « purifiés » de « la vermine juive » et des slaves, afin de les rendre « écologiquement sains ». Les mêmes délires sont en germe, selon Snyder. Selon lui, se souvenir de la Shoah c’est bien, en comprendre les ressorts c’est mieux.