Tandis que j’agonise de jouir
Publié le 20 novembre 2011 par Les Influences
Des psychologues ont étudié des centaines de vidéos pour comprendre les grimaces de douleur au moment de l’orgasme.
Pour le psychologue Paul Ekman (1934), pionnier de l’étude des émotions, et qui a même inspiré une série, Lie to me, les expressions non-verbales sont universelles et limitées à quelques figures de base, sans considération de nationalité, de culture ou d’âge. Grâce à la mise au point de son FACS (Facial action coding system, un système d’analyse faciale) avec Wallace Friesen, leurs collègues s’en donnent désormais à coeur joie.
Les grimaces de la douleur et le sourire de Duchenne
Ainsi, trois psychologues spécialistes de la communication non-verbale de l’Université de Madrid se sont penchés avec assiduité sur un drôle de site internet, beautifulagony.com, sous-titré « Facettes de la petite mort« , qui met en ligne photos, vidéos et confessions d’individus se livrant à des actes sexuels -le plus souvent des masturbations. Avantage du site : le type de cadrage demandé aux personnes volontaires pour ce site privilégie le gros plan du visage durant tout l’action. Le FACS a pu être appliqué sur une centaines d’individus. Selon les psychologues Jose-Miguel Fernandez-Dols, Pilar Carrera et Carlos Crivelli, cette banque d’orgasmes ainsi analysée pouvait permettre de répondre à une question qui asticote nombre de chercheurs depuis les observations des sexologues William Masters et Virginia Johnson en 1966 : pourquoi donc une forte majorité d’hommes et de femmes affichent le plus souvent une grimace de douleur lorsqu’ils jouissent ?
Bouches ouvertes, goules tordues, yeux fermés, sourcils froncés… Ces grimaces pourtant caractéristiques de la souffrance sont confirmées par la présente étude publiée en mars 2011. Mais pourquoi tant de communication de douleur dans un moment censé convoquer le plaisir. Les psychologues s’interrogent encore. Réflexe primitif d’auto-défense ? Signal envoyé au partenaire pour lui indiquer que c’est du sérieux ? Après la jouissance , vient « le sourire de Duchenne » (selon l’appellation de Paul Ekman, en hommage au neurologiste du XIXe siècle, Duchenne de Boulogne) : un sourire qui exprime un affect positif. Le plaisir est sauf.