Influences (n. fem. pluriel)
  1. Fluide provenant des astres et agissant sur la destinée humaine.
  2. Action exercée sur quelqu’un.
  3. Action exercée sur quelque chose.

Les Influences

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#Bernard-Henri Lévy #Dieudonné #La Règle du jeu #loi Gayssot #Négationnisme #Noam Chomsky #Paul-Eric Blanrue #Robert Faurisson #Yann Moix

Yann Moix se censure

Publié le 2 novembre 2010 par

L’écrivain et collaborateur du site La Règle du jeu a signé une pétition contre la loi Gayssot avant de se rétracter. Noam Chomsky, lui, persiste et signe.

L'écrivain Yann Moix a retiré sa signature de la pétition réclamant l'abolition de la loi Gayssot. (Olivierroller.com)
L’écrivain Yann Moix a retiré sa signature de la pétition réclamant l’abolition de la loi Gayssot. (Olivierroller.com)
« Comme il arrive souvent avec les pétitions, on ne peut jamais deviner à l’avance qui en seront les cosignataires. J’ai été contacté il y a quelques jours au sujet d’une pétition contre la loi Gayssot dont Robert Badinter devait être le signataire vedette. On m’a promis un Robert (Badinter) mais, hélas, j’ai découvert un tout autre Robert, in fine, sur la liste : Faurisson ! » Ainsi débute sur le site laregledujeu.org, dirigé par Bernard-Henri Lévy, une rétractation de Yann Moix. L’écrivain, s’estimant piégé, martèle qu’il n’est plus le signataire de ce texte, même s’il en partage l’analyse. Reste qu’il ne souhaite pas cohabiter avec Robert Faurisson ou Dieudonné. D’autres personnalités maintiennent eux leur signature, tels Jean Bricmont, essayiste et professeur de physique, Dominique Jamet, journaliste et écrivain, Monseigneur Gaillot ou Robert Ménard, ancien président de Reporters sans frontières.

La vérité et l’erreur à armes égales

Qu’il le veuille ou non, la signature de Yann Moix circule désormais sur Internet, sur une pétition lancée par l’historien et publiciste Paul-Eric Blanrue réclamant l’abolition de la loi Gayssot. Votée en 1990, cette loi interdit le fait de contester l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du tribunal militaire international [dit de Nuremberg] annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945. Depuis l’instauration de cette loi, de nombreux intellectuels et politiques de tous bords témoignent de leur malaise et réclament sa suppression.
Les arguments énoncés par Paul-Eric Blanrue s’inscrivent dans cette tradition. Extraits :

 » On peut légalement penser et dire ce que l’on veut des régimes de Staline, de Mao, de Pol Pot, de Mussolini et même d’Hitler, mais à condition d’éviter de parler de ce qui tombe spécifiquement sous le coup de la loi Gayssot. La même liberté légale existe pour ce qui concerne les événements de Bosnie dans les années 1990, du Rwanda en 1994 ou de l’Arménie en 1915 et, bien sûr, pour toutes les guerres et horreurs présentes ou passées, en dehors de ce qui a été jugé à Nuremberg.
C’est pourquoi cette loi est une aberration absolue par rapport aux principes de notre droit. Nous considérons que la loi n’a pas à intervenir dans la définition de la vérité historique ; dans un État libre, cette fonction est celle des historiens. Il importe, selon la formule de John Stuart Mill, de laisser la vérité et l’erreur s’affronter à armes égales, sans qu’une loi menace de jeter en prison l’une des parties
. »

De Robert Faurisson à Vincent Reynouard

Cette pétition sur un vieux et légitime débat est justifié selon ses animateurs par l’emprisonnement actuel à la prison de Valenciennes (Nord) du militant négationniste Vincent Reynouard, tombé sous le coup de la loi Gayssot et condamné à 1 an ferme et 60 000 euros d’amende. Il est l’auteur d’un opuscule intitulé « Holocauste ? Ce que l’on vous cache... »
C’est dans ce contexte que, prise de choix des initiateurs de la pétition, le linguiste américain Noam Chomsky s’est fendu d’un texte de soutien :

«  J’apprends que Vincent Reynouard a été condamné et mis en prison au nom de la loi Gayssot et qu’une pétition circule pour protester contre ces mesures. Je ne connais rien à propos de Monsieur Reynouard, mais je considère la loi Gayssot comme complètement illégitime et en contradiction avec les principes d’une société libre, tels qu’ils ont été compris depuis les Lumières. Cette loi a pour effet d’accorder à l’Etat le droit de déterminer la vérité historique et de punir ceux qui s’écartent de ses décrets, ce qui est un principe qui nous rappelle les jours les plus sombres du stalinisme et du nazisme. Si la justification de la loi Gayssot est d’interdire les «  opinions abominables  » ou de faire respecter le droit «  de ne pas craindre de vivre dans un climat  » de préjugés et de racisme, alors il devrait être évident que, si de telles lois étaient appliquées de façon impartiale, elles rendraient illégales une grande partie des propos exprimés  publiquement qui, même si on peut les considérer comme ignobles, devraient certainement être autorisés dans une société libre et qui, en fait, le sont, sans même que cela ne soulève la moindre question. Par conséquent, je souhaite exprimer mon soutien à la pétition contre l’application de cette loi dans le cas de Monsieur Reynouard (ou dans tout autre cas). Le 5 septembre 2010.   » L’intellectuel américain réitère avec Reynouard, le soutien de principe qu’il avait apporté en 1979 à Robert Faurisson. Un soutien combattu en son temps par un certain Bernard-Henri Lévy.

Yann Moix, militant contre la loi Gayssot, s’estime piégé par la forme pétitionnaire qui aspire sans discernement tous les porteurs et délinquants d’opinion. Etant les premiers visés par cette loi, il semblait pourtant évident que les négationnistes de tout acabit, leurs amis et agents de propagande allaient s’inviter sur la feuille.

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Un commentaire sur “Yann Moix se censure

  1. fabrique de la désinformation
    ce n’est pas parce qu’il « persiste et signe », que Noam Chomsky a raison : on peut se tromper deux, et même dix fois de suite.
    Par ailleurs et surtout, contrairement à ce que tente de faire croire le roublard (qui spécule encore-et-sans-fin sur l’ignorance, de son crédule fan-club) : même aux Etats-Unis le « First Amendment » est loin de faire l’objet d’une approbation aussi unanime -sur cette question précise.

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