Influences (n. fem. pluriel)
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  2. Action exercée sur quelqu’un.
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Les Influences

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#Julien Damon #Martin Hirsch #Pauvreté #PUF #Sociologie

Abracadabra, Martin Hirsch et la pauvreté s’en va

Publié le 7 décembre 2010 par

2010 est l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Le sociologue Julien Damon publie «  Eliminer la pauvreté  ». Un livre où l’on cherche désespérément les pauvres et sur lequel plane l’ombre dérangeante de Martin Hirsch

Martin Hirsch (Olivierroller.com)
Martin Hirsch (Olivierroller.com)
«  Eliminer la pauvreté  », le titre est accrocheur, comme un blockbuster hollywoodien. Et comme pour un film, il faut un bon slogan. Sur la couverture, l’éditeur a cru bon d’ajouter «  zéro pauvre, c’est possible ?  » en gros caractères sur fond rouge. Une phrase à la syntaxe faible, à l’opposé complet du style aride et technique de l’auteur. L’ombre de la tromperie plane déjà. Pour parachever un film à gros budget, il faut un acteur connu. Martin Hirsch, ancien haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté dans le gouvernement de François Fillon, tient ce rôle. C’est lui qui signe la préface.

Débarqué en mars 2010, Martin Hirsch fait preuve de loyauté envers son ancien patron : «  Les objectifs de réduction de la pauvreté […] sont encore trop négligés. […] La responsabilité n’en incombe pas au gouvernement, mais essentiellement aux autres parties prenantes.  » Les autres parties étant, selon lui, l’opposition, les médias et la société civile. Nous assistons, incrédules, à un échange de compliments entre Martin Hirsch et Julien Damon. Le premier concluant sa préface par «  c’est tout l’intérêt de Julien Damon que d’éclairer ces enjeux, avec pertinence (et parfois impertinence), avec une très forte expertise, mais qui ne nuit pas à la qualité d’un propos pédagogique et accessible, avec conviction également  ». Julien Damon, lui, de noter que le rapport Hirsch de 2005 «  a fait mouche  » et ne fait aucune critique de l’action de l’ancien président d’Emmaüs dans le gouvernement.

L’auteur reprend d’ailleurs à son compte la justification de Hirsch concernant la faible réussite du gouvernement : «  il faut juste souhaiter que la démarche [du gouvernement] permette de l’accord global (du consensus), et moins de contestation systématique sur les outils et les chiffres  ».
Le plus gênant, outre ces renvois d’ascenseurs, est que l’auteur ne répond pas à la question posée en couverture. On sait juste au détour d’une page que, pour le moment, «  on est, en tout cas, extrêmement loin de l’élimination de la pauvreté  ».

Procédure techno-bureaucratique

Les pauvres sont les grands absents de ce livre. On ne les voit pas ou seulement de loin. Ce n’est pas une plongée dans la pauvreté mais une «  immersion technico-bureaucratique  », pour reprendre les propres termes de Julien Damon caractérisant un de ses chapitres, mais qui peuvent être – malheureusement – appliqués à l’ensemble du livre.
Cet essai traite, en fait, presque uniquement de l’élaboration des indicateurs permettant d’évaluer la pauvreté au niveau français, européen et mondial. Bien sûr, ces indicateurs sont importants pour observer l’impact réel d’une politique menée contre l’exclusion. Mais en faire la colonne vertébrale d’un livre qui s’adresse, selon Julien Damon, au « grand public intéressé  » parait peu cohérent. Car, des moyens – au combien complexes – de lutter contre la pauvreté, nous n’apprendrons rien. De là, «  éliminer la pauvreté  » semble bien difficile. On espérait des pistes de réflexion pour réduire cette pauvreté multi forme, le lecteur devra se contenter de «  cinq recommandations […] raisonnablement bureaucratiques. Elles ne visent pas la révolution et ne critiquent pas ce qui est en place  ». L’aveu de l’auteur est sans appel. Pour un tel sujet, passionnant car d’une importance considérable, on aurait aimé plus d’ambition.

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Un commentaire sur “Abracadabra, Martin Hirsch et la pauvreté s’en va

  1. Abracadabra, Martin Hirsch et la pauvreté s’en va
    hirsch , damon : le « poor bizness » en action….

    Hirsch : 9200 net par mois pour sa seule activité de directeur de l’agence du service civique qu’il a créé. …. !!!! ….

    comment dire ? …la nausée ?

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